I wanna feel like my soul's on fire (Aindrea)

Les gouttes de pluie s'écrasant sur le sol et le brouhaha incessant de la ville en début de soirée. Voilà un son que j'aimais particulièrement, comme si je me retrouvais dans mon élément lorsque l'eau se montrait sous l'une de ses maintes formes. Mais bien-sûr, il existait et existe encore aujourd'hui une forme et un endroit sous laquelle je la crains. Les lacs. Mais je refusais de penser à ça, même si ça me hantait encore beaucoup trop longtemps, beaucoup trop souvent. Alors avant de partir de la maison, j'avais enfilé une robe pull noire s'arrêtant au dessus des genoux, ainsi qu'un collant chaud et des bottines. C'était un peu bête car j'allais sans doutes avoir plus froid et abîmer mes chaussures, mais je tenais trop à être présentable et bien à mes yeux, pour penser au côté pratique de la chose. J'avais cependant quand même décider de prendre un manteau un peu long et à capuche, histoire de ne pas non plus finir trempée. J'aimais les temps frais, et je détestais à contrario tout ce qui était chaud, tout ce qui était trop éclairé par la lumière du soleil. J'aimais croire que je pouvais parfois remplacer ce si bel astre, mais bien que je fasse de mon mieux pour ce faire, j'étais une enfant de la lune.

Le soleil m'aurait déjà bien assez brûlé les ailes, si j'en avais eu. La lune, quant à elle, arborait cette touche de mystère si importante et essentielle à la vie. J'aimais tout ce qui était un tant soit peu magique. Puis je me remémorais pourquoi j'étais là. Pourquoi je vivais à Northwich. Après avoir longuement marché, ne cherchant pas à fuir la pluie qui tombe, comme la plupart des gens dans la rue, souhaitait à tout prix s'abriter quelque part, je finis par voir le bar dans lequel je me dirigeais. J'ignorais si la personne que je rejoignais était déjà présente, mais je ne tarderais pas à le découvrir. Après avoir passé les portes, je remarquais qu'il y a avait quand même un peu de monde. C'était la fin de semaine, aussi je m'attendais à voir plus de gens venir remplir l'endroit. Je saluais le barman puis je cherchai du regard si mon Aindrea était déjà dans le coin. Je finis par aller m'installer directement derrière le bar, réfléchissant à si je commandais quelque chose, ou si j'attendais l'arrivée de mon ami.

Dans le doute, je fis signe au barman que j'attendais quelqu'un, puis je décidais d'observer un peu les personnes déjà présentes. Il y avait un couple en train de se disputer près de l'entrée, et bien que je n'entendais pas ce qu'ils se disaient, je ne pus m'empêcher de penser qu'ils auraient quand même pu se mettre ailleurs. Ce n'était pas le meilleur endroit pour passer inaperçu, et potentiellement avoir une dispute ou disons-le, rupture. Je déportai mon regard vers un groupe d'amis, des jeunes d'une vingtaine d'années sans doutes. Ils jouaient aux cartes et buvaient. Jusque là, rien d'anormal... Je me demandais parfois en regardant les gens alentour, ce que chacun pouvait vivre, ou ce qu'il pensait lui aussi des gens qui l'entourait. J'étais curieuse, mais je ne le resterai sans doutes pas longtemps, puisque je vis Aindrea ouvrir la porte du bar. Je finis par retirer mon manteau et me lever de mon tabouret haut, afin de le rejoindre. Je le pris directement par le bras, et l'éloignai de la porte de l'établissement.

"Je suis tellement contente de te voir ! Rien de mieux qu'une soirée par ici pour fêter la fin de semaine..."

Je lui adressais un sourire, puis regardai autour de nous, voir où l'on pouvait se poser.

"Tu préfères aller à une table ou rester au niveau du bar ? Il n'y a pas trop de monde, on a encore le choix."

Je le laissais réfléchir, tout en me demandant ce que j'allais boire. J'aimais bien les boissons un peu élaborées, donc sans doutes me dirigerai-je sur un cocktail. Alcoolisé, par contre. Il faudrait pas exagérer non plus hein. J'allais pas réussir à voir des jeunes dans le coin sans éprouver un peu de jalousie en voyant des jeunes s'amuser. Non pas que je me considérai comme "vieille", mais n'ayant pas eu une jeunesse palpitante et exaltante, j'avais souvent l'impression d'avoir raté une partie de ma vie. Et c'était ce que je continuais de faire, d'ailleurs. J'allais bien réussir par noyer la dépression et les idées noires, encore un soir. Au moins, cette fois-ci, je n'étais pas seule.

"Tu as passé une bonne journée d'ailleurs ?"

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