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I can smell the leaves that fall and bury the soil | Cadno

Le bruit de l'âme :: Northwich, Northwich... :: Southside :: Northwich forest
Enoch L. Martin
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# 11.11.21 21:31
In a crooked little town, they were lost and never found...

C'est le week-end, enfin, et je suis pas de garde. Je suis content. Pas que ça me dérange plus que ça d'habitude, mais je sens l'hiver arriver et mes instincts de créature hibernante prendre le dessus. Et puis surtout, ça fait des jours que j'ai envie de me balader en forêt et qu'il fait trop fuckin' noir après le taf pour aller s'y balader. Je suis un enfant. Si j'avais un minimum de courage je pourrais tout à fait enfiler une lampe frontale et m'enfoncer dans les profondeurs sylvestres, attentif aux bruits des animaux noctures. Mais j'peux juste pas. Chaque craquement, chaque souffle est potentiellement un fantôme. Je ne ferais pas plus d'un pas dans une pareille situation. On me retrouverait tétanisé le lendemain, mort de froid, peut-être.

Est-ce que moi aussi je reviendrai hanter les vivants alors ?

On dit que ceux qui reviennent ont quelque chose d'inachevé dans le monde physique. Je ne suis pas sûr d'avoir entrepris quoi que ce soit. Tant mieux. Etre l'un des leurs, non merci. Allez tous bien vous frire frire le cul, qu'il soit matériel ou pas. P'tain ce serait vraiment drôle. Je ricane tout seul en imaginant des barbecues à culs de fantômes. P'tain.

J'enfonce mon bonnet gris sur mes cheveux qui sont actuellement en mode serpillière -bad hair day, comme disent les gens. Qui dit ça ?- et sort mon paquet de clopes de ma poche en me dirigeant vers la forêt. J'suis content. Je me suis relevé à neuf heures, c'est à dire tôt pour ma petite personne, ait bu deux grandes tasses de café, eu un peu envie de vomir, fumé 2 cigarettes, une à la fenêtre de la cuisine et une dans la cour, ait pris une douche en chantant du Heuss l'Enfoiré que je n'arrive PAS à me sortir de la tête depuis au moins trois semaines et que je vais finir par me fracasser le crane contre un mur à force et me suis emitouflé pour une matinée d'automne avant de me diriger vers le sud de la ville.

Le parc, l'église, les maisons, les petits commerces locaux. Tout se réveillait et moi j'ai accéléré le pas parce que j'avais vraiment envie de croiser personne.
Rapidement, j'étais entouré de feuilles rouges oranges et doré. J'ai souri. J'ai continué à marcher, sifflant un air d'opéra dont j'ai oublié le titre.

J'imagine que la forêt c'est la mer et que les vagues ont des couleurs chamarrées, que les feuilles mortes sont de l'eau qui m'engloutissent sans me noyer, me bercent jusqu'aux cimes des arbres. Les oiseaux embrassent des poissons volants et le ciel s'embrasse. Les nuages jouent du piano. Je lève les bras. J'suis amoureux. Cet endroit, c'est vraiment "home", le "heimat" des allemands -un jour j'ai essayé d'apprendre cette langue, faut pas chercher à comprendre-, c'est le seul air qui vaille la peine d'entrer dans mes poumons.

Je pousse un espèce de cri de bonheur et je tourne la tête parce que j'ai entendu un craquement. Si j'ai un peu de chance, je verrai peut-être une biche.

Et merde.

C'est pas une biche, c'est une personne. Quoique peut-être que les biches sont des personnes ? Et si on considérait les animaux comme des personnes ? Mon cerveau est en train de partir en vrille parce que je me retrouve nez à nez avec un autre être humain, une femme, un peu plus âgée que moi, je crois. Je crois que je la connais. Je crois que c'est la garde forestière, que j'ai croisée quelques fois pour des réunions de travail. Je crois, non cette fois je suis sûr, que j'ai envie de disparaître sous terre. Vraiment me faire engloutir par les feuilles. Tant pis si je meurs, tant pis si mon cadavre est bouffé par un renard. C'est chouette les renards. J'ai du mal à respirer. Mode bernard l'hermite on alors. Je m'étrangle en tentant de respirer, enfonce les mains dans mes poches, engonce ma personne dans mon manteau et baisse le regard. J'essaie d'avoir l'air détendu en passant devant la grande blonde qui visiblement, a aussi eu la bonne idée de se promener en forêt -alors que, soyons honnêtes, elle doit y passer ses journées, elle veut pas me la prêter un peu wesh ?- et en lâchant un vague :

- 'Jour.

Voilà, Enoch Martin a accompli son devoir de politesse, il peut maintenant se faire digérer par les entrailles de la forêt et vous aurez tout le loisir de l'oublier.
Cadno Tywyll
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# 12.11.21 13:59
Promenons nous dans les bois ...
I CAN SMELL THE LEAVES THAT FALL AND BURY THE SOIL



Cadno avait besoin de prendre l’air. Et pas qu’un peu. Elle avait besoin de sortir de cette atmosphère étouffante de sa nouvelle maison. Si elle avait pris ses fonctions de garde forestière en arrivant, elle ne s’était pas attendue à ce que son travail soit aussi libérateur. Annie, le fantôme enfant dont elle avait la garde, était un démon des enfers… et dès qu’elle en parlait, on lui faisait comprendre qu’elle exagérait forcément. Elle aimerait bien les y voir eux …

Donc, elle était partie. Pantalon militaire avec multiple poche, débardeur noir serrer sur son corps, casquette, et veste tout aussi militaire, en plus d’être chaude, en dessus. Elle n’avait pas vraiment froid, ni chaud, mais elle trouvait qu’un débardeur était plus simple pour son amplitude de mouvement … et si elle avait à pratiquer l’escalade, au moins serait-elle ravie de son accoutrement.

Elle avait fini par s’enfoncer dans la forêt. Elle touchait du bout des doigts quelques branches qui étaient cassés, elle suivait un chemin. Alors qu’elle était encore bien loin de son arrivé, elle comptait explorer un nouveau secteur, elle trouva des traces d’humains qui aller vers le chemin opposé.

- Y aller, ou ne pas y aller …

Disait-elle en mimant une autre célèbre phrase à la même construction bien plus connue. Elle était déjà en train de faire le chemin d’ailleurs pour suivre les traces. La traque, elle aimait bien cela, et elle en avait pris l’habitude avec les traqueurs africains … bien qu’eux ne tuent pas les animaux, bien au contraire, le but était de les trouver pour les numéroté et faire en sorte de les protéger. Alors qu’elle s’approcha de la zone, elle entendit quelqu’un crier de bonheur. Elle sursauta. Elle s’avança pour poser son regard sur l’homme.

Elle le connaissait de vue, mais pas assez pour avoir retenu son prénom… aussi il faut rappeler de sa situation actuelle, elle ne dormait pas assez pour retenir le nom de tout le monde. Il semblait … effrayé ? Comme s’il avait posé les yeux sur un ours plutôt que sur une femme. Cadno trouvait cela étrange. Cadno, qui signifiait renard, ne pouvait pas se douter de l’étrange ironie de ses pensées. Cadno finit par lui faire un large sourire.

- Bonjour … Je suis désolée j’ai oublié votre prénom alors que je sais vous connaître, je suis Cadno.

Elle s’approcha en lui tendant la main qu’elle avait gardé dans sa poche depuis le début de sa promenade, ainsi était-elle chaude. Elle fit un sourire tout aussi chaleureux pour ne pas l’effrayer davantage.

- Vous visitez la forêt ? Vous … allez bien ?

Elle lui fit un nouveau sourire alors qu’elle ne bougeait pas de sa position. Elle ne savait pas trop pourquoi, elle avait l’impression d’être devant un animal sauvage qui avait peur, et que le moindre de ses gestes pourrait rendre la situation encore plus difficile pour lui. Autant essayer de la rendre moins difficile alors en gardant des gestes lents, voir l’immobilité parfaite non ?



Enoch L. Martin
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# 12.11.21 23:37
Fallen leaves, fallen leaves, fallen leaves, on the ground

Puréeeeee. Alors voilà, ça, c'est la vie d'Enoch Martin. Ca veut se balader dans la fraicheur du matin, faire le malin et aller dans la forêt le week-end, mais ça oublie que d'autres êtres humains vivent aussi à Northwich et ont peut-être envie eux aussi de profiter de la nature, ramasser des champignons, des châtaignes, emmener les enfants chercher des feuilles pour les herbiers, ce genre de conneries. On essaie de se faire discret et le premier clampin venu veut faire la causette.

Ok, je dramatise. C'est rien que la garde forestière, si je respire profondément et prends mon mal en patience je devrais m'en remettre. Juste être poli, pas paniquer. La balade, elle finira bien par reprendre. Il reste encore la majorité du week-end. Et puis elle n'a pas l'air méchante. J'ai juste peur de pas savoir quoi dire, de paraître bête, enfantin, ennuyeux, je sais pas. Je sais pas ce que la plupart des gens attendent. Ca fait peur. Allez, ça fait toujours moins peur que les fantômes. Elle sourit et tend la main, ça peut pas être si terrible.

Ca y est, elle me parle. Elle se présente. Etrange que j'aie pas retenu son prénom, il est super original, je me demande d'où ça vient. En tous cas, elle non plus ne sait pas comment je m'appelle, alors que mon visage lui revient. Classique, j'imagine. Je me fais violence pour étirer mes lèvres en un sourire gêné, ne pas trop baisser les yeux et tendre ma main en retour, l'autre toujours bien enfoncée dans une de mes poches. Je commence déjà à me dandiner d'un pied sur l'autre. Allez, c'est cramé à des années lumières, que je suis gêné. Mais on reste calme, Nono, pas s'énerver contre soi, ça finit toujours par retomber sur l'interlocuteur et se brouiller avec la garde forestière, c'est pas ce qu'on veut. Respire un grand coup. Je respire un grand coup.

- C'est rien, laché-je. Enoch -je fourre ma main dans la sienne et me sens instantanément con-, on s'est déjà rencontrés au...au travail, vous savez la réunion à la mairie sur l'entretien des espaces naturels ?

Pfiou. J'ai commencé par bégayer et fini par parler super vite. Que vais-je faire de ma gueule ? Vraiment, je, sais, pas. Après il suffit d'être poli, me dis-je pour me rassurer. Tant que je n'ai pas l'air trop incompétent, qu'est-ce que ça peut lui faire ?

C'est difficile de garder une contenance. On se serre la main, elle continue de me sourire, comme si j'étais un enfant apeuré le premier jour de maternelle et qu'elle était la maitresse. En vrai, on va pas se mentir, c'est pas loin de la réalité. De ma réalité tout du moins. Quand bien même il semble que j'en fasse partie depuis trente deux ans, la société humaine reste pour moi une grande inconnue anxiogène. Je continue de me dandiner vaguement. Cadno reste très calme, comme si elle avait peur que je m'enfuie. Ce qui reste un scénario plaisant à imaginer. Mais il n'est pas envisageable, Northwhich est une petite ville, je n'ai pas envie de passer pour l'hermite complètement abruti et qui fait peur à tout le monde tellement il est chelou.

La femme en face de moi me demande si je "visite" la forêt, comme si c'était un monument touristique -en quelque sorte, ça l'est, c'est magnifique, vieux et à préserver- et tout de suite après si je vais bien. Ohlala. Panique. Je dois avoir l'air extrêmement douteux si elle me pose cette question. J'dois avoir l'air bourré, malade mental ou possédé, rayer la mention inutile. Ohla, on va commencer à hyperventiler. Je me sens rougir et je regarde le sol de plus belle. Allez, feuilles, engloutissez moi, allez feuilles, engloutissez moi, allez...

Ca marche pas. J'aimerais bien avoir le pouvoir de parler aux feuilles plutôt que celui d'être médium tiens. La vie n'est pas juste. Je me dandine beaucoup et essaie de calmer ma respiration en jouant au petit bac dans ma tête pendant que mes mains vont tirer une cigarette de mon paquet dans ma poche. Une ville en A, Athènes. Un animal en A, un âne. Un fruit en A, l'amour en cage... Un titre de film...

- Je, oui, je euh, enfin, je la connais mais je... Me balade quoi. Voilà.

Merveilleux. D'une clarté limpide et d'une précision sans faille. Ferme ta bouche Enoch, ferme la. Et vous, arrêtez de me poser des questions, ça devient gênant. Pourtant elle a l'air gentille et sincère. Il faut se concentrer là dessus. Comme si mes instincts étaient les bons. Je ricane intérieurement.

La cigarette est dans ma bouche, le briquet cliquette agréablement, je tire une latte. Je recule d'un pas par égard pour mon interlocutrice qui n'est peut-être pas fumeuse. Ok. On inspire profondément la nicotine et on se nique bien les poumons, ensuite on pourra essayer de mettre sur pieds une phrase intelligible, hein, on en dit quoi, Enoch ?

- Je vais bien, oui, merci, et vous ?

J'ai prononcé cette phrase sans la regarder, faisant rouler une bogue de châtaigne du bout du pied.

- C'est vraiment chouette la forêt, marmoné-je tout bas.

Quelle belle matinée. Que cette journée commence bien. Les feuilles, vous êtes sûres que vous voulez pas m'engloutir ? Toujours pas ?
Cadno Tywyll
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# 14.11.21 14:22
Promenons nous dans les bois ...
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Cadno ne comprenait pas ce qui mettait l’homme à ce point mal à l’aise… est-ce que c’était sa simple présence qui le faisait ressembler à une biche devant les phares d’une voiture ? Si l’image n’était pas aussi violente, elle aurait pu trouver cela mignon. Elle se pinça doucement les lèvres en réfléchissant …C’était bien réellement la première fois qu’elle devait utiliser ses connaissances pour s’occuper d’animaux blessés avec un humain.

Cadno était le genre de personne qui avait un mal fou à laisser un animal blessé … et un être humain aussi… elle était le genre à se rendre malade en se demandant comment elle pourrait rendre la vie d’une autre personne plus douce … comme pour Annie par exemple. Alors l’homme en face d’elle cochait toutes les cases de son esprit altruiste et … maman éléphant ? Peut-être un peu. Cadno lui avait simplement sourit à nouveau de manière chaleureuse pour qu’il ne se sente pas mal reçu.

- Oui, je me souviens. Je suis ravi de vous revoir. Je n’avais pas eu le temps de vous parler.

Elle se souvenait aussi, si elle ne se trompait pas, qu’il n’avait pas beaucoup parlé, alors qu’elle elle avait passé son temps à parler et à dire des choses et d’autres … Jusqu’à ce qu’elle reçoive un appel et qu’elle parte de la réunion. Elle n’avait pas eu le temps de parler à tout le monde, et Enoch faisait part de ce monde.

Cadno ne savait pas que sa question sur son état aurait un tel effet sur l’homme. Elle ne pensait pas une seconde qu’il était bourré ou quoi que ce soit. Elle pensait simplement qu’il avait peur, et qu’il était mal à l’aise. Sa présence pouvait-elle faire cela réellement ? Elle avait un peu de mal à le comprendre, elle qui se sent toujours à l’aise partout. Elle fit un nouveau sourire.

- Tu dois la connaître mieux que moi non ? Je veux dire tu connais cette ville depuis longtemps ? je suis là que depuis quelques mois, depuis aout, je ne connais pas encore bien la forêt, bien que je sois la garde, alors je promène sur mon temps pour la connaître sur le bout des doigts, tu … vous … vous auriez un lieu à me conseiller ?

Elle se maudit en se pinçant les lèvres à nouveau. Elle avait une facilité incroyable à tutoyer les gens, et ce n’était pas toujours bien poli ou respectueux… et elle ne voyait pas le tutoiement comme un manque de respect, loin de là parfois, mais c’était quelque chose d’intime pour beaucoup … elle l’avait fait par habitude, et elle espérait qu’Enoch ne s’en sente pas … elle ne savait même pas quoi. Les animaux normalement ne comprennent pas ce qu’elle dit, juste le ton, et ça change tout.

Une autre personne, qu’elle ne sentirait pas, n’aurait même pas eu le droit de sortir sa cigarette dans sa forêt … mais pour Enoch, elle faisait l’impasse sur sa morale et préféra se dire que si ça pouvait le détendre. Elle pria juste pour pas qu’il écrase sa cigarette contre un arbre, mais contre ses semelles et qu’il ne jete pas le mégot.

Normalement, il était pour la préservation des lieux. Il ne le ferait pas … mais elle ne le connaissait pas personnellement. Elle ne pouvait pas savoir… et elle n’avait pas envie de disputer un homme qui semblait déjà si mal à l’aise avec elle. Elle lui fit un sourire, vérifiant aussi que la cendre chaude ne tombe pas sur des zones « de mousses » et ne prenne pas feu. Elle eu un nouveau sourire.

Il lui rappelait Lawrence. Elle n’arrivait plus à s’enlever la ressemblance entre les deux.

Lawrence était un rhinocéros. Ok… pas social souvent. Un rhinocéros que la bande et Cadno avaient réussi à sauver bien qu’on lui avait couper sa corne… et qui n’appréciait pas les humains… mais pas violemment comme l’aurait pu être les autres. Non. Il était juste … mal à l’aise… et avait le même visage qu’Enoch.

C’était mal de vouloir lui sauter dessus pour lui faire un câlin ? Oui. Ce n’était pas un rhinocéros … elle sourit et regarda la forêt.

- je vais très bien, je suis heureuse de me faire une nouvelle connaissance dans cette ville. La forêt c’est chouette, la montagne aussi ! J’adore l’escalade et avec ce genre temps, c’est parfait. Même si …

Elle se pencha en avant bien qu’elle n’avait pas bouger de sa position, et lui fit un clin d’œil.

- En tant que garde de cette forêt, j’ai le droit d’escalader des endroits interdits au public.

Elle espérait que voir qu’elle, elle était à l’aise, et capable de lui faire des confidences et des sourires permettraient au garçon de se détendre. Lawrence avait réussi à apprécier Cadno au bout de plusieurs mois, mais elle n’abandonnait jamais si elle pouvait aider … Il fallait qu’elle se souvienne que l’humanité ne voulait pas être considéré comme des animaux.



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# 14.11.21 19:35
Searching for something I couldn't find at home

Son sourire est doux, ses gestes sont calmes et facilement décriptables, elle a l'air de venir en paix. C'est déjà un premier pas mais reste à savoir si je serai capable de tenir la conversation. Elle a l'air d'avoir envie de me parler, peut-être parce qu'on travaille dans le même domaine et qu'on sera amenés à se recroiser, donc ce serait plutôt logique et utilitaire même. Peut-être qu'elle est juste foncièrement sympa mais ça c'est toujours ma dernière option quand je croise des gens, c'est trop risqué d'avancer dans la vie en pensant que, sur le principe, tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil. Elle dit qu'elle est ravie de me revoir, je mâchonne mes lèvres parce que j'ai du mal avec ce genre de banalités. Croyez moi, j'aimerais que ce soit vrai, que ce soit sincère -je dis pas que c'est impossible-, mais des tas de gens balancent juste ces mots comme ça, parce que c'est pratique. C'est vrai qu'on n'avait pas eu le temps de se parler ce jour là. Mais j'suis pas très important. Mon chef, c'est le garde-côte et la gérance du parc naturel régional. On est plusieurs petits bonhommes comme moi à patrouiller les plages et les rochers pour la propreté, la recherche en écologie, l'entretien des paysages et parfois la sécurité du peuple. C'est pas forcément très intéressant de parler avec moi. Mais allez, on se détend. Si elle le dit. J'hyperventile encore un peu, hoche nerveusement la tête et tente un sourire tout en le dissimulant immédiatement par ma cigarette portée sur mes lèvres.

- C'est...gentil. C'est vrai qu'on n'avait pas parlé mais on manque toujours de temps dans la vie.

Phrase stupide/20. Je vais aller prendre le prochain arbre disponible et me taper le crâne dessus. Violemment. Après bye Enoch, gros dodo. Un fantôme ou un animal sauvage essayant de me grignoter le derrière viendra me réveiller. Si je me réveille. Allez au lieu de partir en mode drama king, gros, concentre toi sur la dame. La dame te parle. "Enoch, la dame te parle", comme une réminiscence de mes toutes jeunes années tiens. On me reprochait toujours de ne pas écouter. La maitresse, mes parents, le médecin... Tous les adultes en fait. Les autres enfants, ça allait un peu mieux. C'était pas la grande socialisation non plus mais j'étais pas cent pour cent tout seul. Pas ma faute si c'était pas intéressant, ou trop anxiogène ce qu'on avait à m'apporter. Je gratte le long de ma cigarette avec l'ongle de mon pouce, tire une latte. Allez. On se focalise.

Je me sens très doucement m'apaiser. Parce qu'elle parle doucement, que la forêt est calme, que la nicotine fait effet. Et puis elle parle de sujets intéressants aussi. La forêt, la ville. Ce qui me réconforte aussi un peu, c'est qu'elle bute sur ses mots. Elle ne sait pas si elle doit me vouvoyer ou me tutoyer. Pour moi, c'est dû au fait que j'ai toujours un peu l'air d'un ado attardé, c'est difficile de me prendre au sérieux. Je comprends. Je crois que j'aime bien. En tous cas ce que je ressens c'est qu'elle ne me prend pas de haut. J'arrive à sourire légèrement, mais toujours pas à la regarder dans les yeux.

- Oh je... Assez bien, je crois. Mais la forêt change tout le temps et comme je n'y ai plus fait de longue promenade depuis quelques mois... Euh, on peut se tutoyer je pense...

La fin de ma phrase s'est presque évanouie dans le silence de la forêt. J'en arrive a espérer qu'elle m'a entendu. Ma clope est finie. Je sors une petite boite en métal de ma poche et range le mégot dedans. Hors de question de polluer, de salir ce sanctuaire avec mes merdes. Mes merdes qui me sauvent la vie tous les jours mais des merdes quand même. J'espère que quand je serai vieux je fumerai la pipe, comme Sherlock Holmes.

Elle continue de parler, c'est assez fluide, elle est visiblement à l'aise et ça déteint un peu sur moi, ça me rassure. Mes jambes sont toujours bien campées dans le sol et mes épaules arquées sur elles-mêmes mais j'arrive à la regarder un peu plus en face. Elle me dit qu'elle va bien, elle a l'air très enthousiasmée par notre rencontre, je suis submergé par tant de motivation, moi qui suis une créature faite pour hiberner et grogner les trois quarts du temps. Je suis persuadé que cette femme est douée avec les enfants. Même à la phrase la plus débile que j'aie pu sortir jusqu'ici, elle trouve une façon intelligente de répondre et qui ne me fait pas sentir complètement idiot. Respect madame. J'en oublie quelques uns de mes tics nerveux. C'est vrai que la montagne c'est chouette aussi. J'approuve ses paroles par un hochement de tête. Perso, je suis nul en escalade, j'en veux pour preuve ma dernière mésaventure sur la côte à essayer de déchiffrer la bague d'un macareux perché trop haut, je me suis tordu la cheville. Pourtant dans l'idée, ça me plairait bien l'escalade. C'est juste que mon corps est peu coopératif. Comme dans un peu tous les domaines d'ailleurs. JE SAIS, je ne fais rien pour lui non plus. Cigarettes, frites, cuites, café en doses indécentes, rythme de sommeil aléatoire... Si demain il y a une apocalypse zombie, c'est bien simple, je crève direct. Di-rect. Mes poumons de fumeur m'auront lâché à la première course-poursuite.

Passons. Je vais pas commencer à penser à une apocalypse zombie sinon madame crise d'angoisse va revenir faire un tour par ici et on a pas envie. Nan.

- Oui la montagne... Surtout au lever du soleil. -Je souris à sa remarque sur le fait qu'elle a le droit d'escalader à des endroits interdits au public et répond - Moi aussi. Sauf que ça ne me réussit pas beaucoup. Je lève mes mains, paumes vers elle, pour lui montrer ma jolie collection d'éraflures toutes fraiches. Je tournicote ma cheville droite sur elle même. Elle, elle va mieux. J'ai plus mal. J'explique mon mouvement farfelu à mon interlocutrice.

- Je me suis tordu la cheville. Tout ça pour un macareux.

Comprenne ou demande des détails qui pourra (ou voudra, je concède qu'il faut beaucoup de volonté pour me suivre). Je jette un regard furtif à Cadno, puis tout autour de moi, comme si j'avais peur qu'on soit suivis. Je lui adresse un vague signe de la tête :

- Viens.

Bravo Nono, elle est passée du tu au vous, et toi tu repasses au tu. Bravo le respect, bravo gros neuneu. Je commence à m'enfoncer dans la forêt.

- Peut-être que vous ne connaissez pas cet endroit.

Et c'est reparti pour le vous. Complètement aléatoire. Allez. On a un petit quart d'heure de marche avant d'arriver à l'endroit que je veux lui montrer, si mon sens de l'orientation ne me joue pas des tours. J'espère que ce ne sera pas gênant. J'espère qu'elle va me suivre et pas penser que je suis un psychopathe. Parce que mon attitude depuis le début pourrait totalement être celle d'un dégénéré mental.

Pfiou. Qui aurait cru qu'une balade en forêt pouvait-être aussi éprouvante ? C'est une question rhétorique et nulle donc je n'y réponds pas et me contente d'avancer à un rythme soutenu, mains dans les poches, shootant comme un enfant dans les feuilles mortes juste parce que ça fait des trucs jolis.
Cadno Tywyll
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# 14.11.21 22:51
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Cadno ne savait pas comment faire pour que l’homme se détende encore un peu plus. Elle espérait vraiment que son calme (qui n’était qu’une façade) atteigne le jeune homme et le calme, lui aussi. Il espérait que ça arriverait à détendre l’atmosphère et la rendre plus .. douce ? Malheureusement pour Enoch, il était réellement tomber sur elle … elle qui ne pourrait pas le laisser dans la forêt, même s’il venait à la menacer d’une arme. Il semblait avoir besoin d’aide … et elle, elle était là pour aider. Elle ne pouvait pas le quitter …

Elle était vraiment heureuse de le rencontrer. Vraiment. Elle avait l’impression que cette rencontre était comme… obligatoire, pousser par le destin ? On n’allait pas partir là dedans … la jeune femme voyait toutes ses rencontres comme des rencontres du destin. Tous les animaux qu’elle avait pu sauver, aider, voir, étaient une rencontre du destin. Annie aussi, bien qu’elle vienne des enfers. Et l’homme en face d’elle tout autant. C’était ainsi. Cadno était tout

Elle, pour le moment en tout cas, elle était toute seule à s’occuper de la forêt. Il fallait dire que les autres étaient en vacances pour le moment. Elle était seule, et n’avait eu l’occasion de rencontrer qu’une seule personne qui s’occupe de la forêt avec elle. Elle lui sourit encore.

- Je suis ravi de pouvoir prendre mon temps aujourd’hui.

Son planning ? Visiter la forêt, faire un tour, trouver les endroits dangereux … donc c’était une journée où elle pouvait prendre son temps et ne pas s’en faire. Exactement ce qu’elle faisait en sorte de faire. Pour le moment, et bien qu’elle ne puisse pas le dire, elle n’avait pas trouvé Enoch stupide une seule fois. Apeuré certainement, stupide pas une seule fois.

- Se tutoyer alors, faisons cela. C’est bien mieux je trouve. Je trouve ça plus amical et mignon. Je préfère tutoyer que vouvoyer.

Bien que cela lui donner aussi envie alors d’enlacer les personnes… parce que c’était bien les câlins. Et ça montrer l’amitié. C’était quelque chose d’important pour la blonde. Les contacts, le tactile … ne pas déjà être en train de lui mettre sa main sur son épaule la déranger. Alors elle se bridait complètement. Ne pas être tactile quand la personne ne le veut pas, c’était peut être le plus dur pour elle.

Elle sourit quand elle le voit ranger son mégot. OK. Elle sait que fumer ça tue, et qu’arrêter serait mieux pour la santé MAIS le fait qu’il fasse attention lui donner encore plus envie de sourire et de l’apprécier. Il en fallait pas beaucoup pour elle. Souriant à nouveau, elle lui répondit alors que son regard se portant plus loin sur la montagne. Elle fit un pas pour voir ses mains.

Elle ne les prit pas dans les siennes pour mieux voir. Elle n’en était pas encore là… bien que ses mains auraient bien méritait un passage sous la pommade. Cela la démanger de les soigner.

- Tu voudrais prendre des cours avec moi ? Je pourrais peut être t’aider ? Bien sûr, ne te sens pas obliger de quoi que ce soit. Je te le propose pour t’aider, et que tes mains se sentent mieux.

Elle aurait pu se sentir gênée ou au moins honteuse de sa manière de lui proposer, mais elle se sentait assez à l’aise pour ne pas réfléchir. Elle sourit encore.

- Tu veux me raconter pour ton macareux ?

Les histoire d’animaux ça fonctionner toujours avec elle. Et s’il parlait, il avait moins la tête de quelqu’un prêt à se faire engloutir par les feuilles. Elle lui sourit franchement. Elle le suivit tranquillement, en trottant clairement derrière lui. On aurait dit un petit poulain suivant sa maman.

- j’espère ne pas le connaître, pour que tu puisses ne plus t’en faire.

Dit elle toujours en le suivant. Elle passait ses bras derrière son dos et les fit craquer, prêt à monter des montagnes les yeux fermés pour le coup. Elle était motivé comme jamais, et ça la faisait sourire. Elle n’avait aucune peur, et elle souriait même.  Peut être faisait elle confiance trop facilement ? Peut-être… mais son expérience lui avait déjà prouvé plus d’une fois qu’elle avait raison. Elle le regardait jeter les feuilles mortes, elle se mit à côté et fit pareil, toujours en souriant.


Enoch L. Martin
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# 15.11.21 16:58
Mélodies cristallines et vapeurs d'arc-en-ciel

Je marche je marche je marche. Le petit pédestre qu'on m'appelle. Je ricane intérieurement. Kaamelott c'est sûrement ma série préférée. Mais évidemment ici, en Ecosse, personne comprendrait la ref. Pas grave. Je me referais une saison entière ce soir, tiens. En attendant, je suis dans la forêt, avec Cadno, dont j'ai oublié le nom de famille, et elle me suit, c'est bien sympa de sa part. Visiblement, elle a tout son temps et elle est ravie de le prendre. Je suis sur le cul. J'avoue que pour moi, c'est un véritable comportement d'alien que de suivre volontairement un quasi inconnu dans une forêt pour découvrir un nouveau lieu. Qui fait ça ? Pas moi en tous cas, quoique je comprenne qu'elle veuille découvrir un endroit qu'elle ne connaissait pas jusqu'ici. A priori, je dirais qu'on partage le même amour de la nature. C'est chouette. Ouais, je crois que c'est ma phrase du moment. "C'est chouette". C'est joli les chouettes. J'aimerais bien en avoir une apprivoisée. Comme dans Harry Potter. Mais pas un harfang. Une chouette effraie. Les plus jolies. Dorées, blanches et cendrées. Des créatures incroyables. Si je pouvais créer un monde parfait, il y en aurait partout, plutôt que des pigeons. Même si j'ai rien contre les pigeons, c'est tout de même moins joli.

Je me contente de répondre :

-Moi aussi.

C'est la vérité et ça suffit je pense. Marcher me détend, tout comme le silence et les petits bruits de la nature, parfois entrecoupés par la voix de la garde forestière. Elle veut bien qu'on se tutoie. Ca m'arrange, c'est plus pratique. Elle aussi préfère, mais plutôt parce que c'est mignon et amical. Ca me fait un peu marrer intérieurement, de voir à quel point on est différents. J'admire les gens qui arrivent à s'intéresser aux autres sans inhibition, sans avoir peur que ce contact humain ne se montre extrêmement fatiguant. Parce qu'on va pas se mentir, ça l'est. Il faut être poli, ancré dans la réalité, intéragir selon certains codes, ne pas être chelou, ne pas chanter en public, ne pas marcher pieds-nus dans la rue, répondre à des attentes... Wah. Et encore ma liste est loin d'être exhaustive. Mais pourquoi on a construit tout ça ? J'veux dire, c'est pas comme si ça marchait du feu de dieu non plus hein... On a la violence sous toutes ses formes, les discriminations, le mensonge, les magouilles... Après me demandez pas comment réformer le système des interactions humains hein, moi j'pose juste ça là.

Je hoche doucement la tête et porte mes doigts à mes lèvres. C'est machinal, ça me rassure, parce que c'est le geste associé à la clope. Je fais ça quand je spirale trop dans ma tête, trop vite. Cadno ne me veut pas de mal, Cadno ne me veut pas de mal. Je vais partager un endroit chouette avec quelqu'un qui apprécie visiblement autant la nature que moi. Point.

Ma plus-ou-moins-collègue commente mes mains et me sort de mes réflexions. C'est pour le mieux. Je sursaute un peu. What ? Elle me propose de me donner des cours d'escalade ? C'est si spontané... Je suis un peu déstabilisé, c'est pas un comportement que je croise souvent. Mais je dois bien admettre que là, comme ça, sur le vif, j'aurais envie de dire oui. Oui le sport me donne toujours des boutons, mais là on parle d'un truc déjà utile pour le travail, mais surtout qui peut se pratiquer en pleine nature, comme la voile. Ca me manque d'ailleurs, la voile avec mon grand-père. Granny m'a dit que je pouvais retaper son bateau. Faudrait que je passe à la prochaine étape de mon deuil et que je m'y mette. Comme ça il serait toujours un peu avec moi. Comme quoi, c'est possible sans avoir recours à de l'occultisme de ses morts.

ENFIN BREF. Tout ça ne répond pas à la proposition de Cadno, qui parle tout à coup du bien-être de mes mains, ce qui me semble chelou et très "self care", concept qui m'est plus ou moins totalement étranger. Je vais essayer de pas réfléchir et de simplement répondre. Allez, je me jette à l'eau.

- Euh, bah, enfin, c'est gentil erhm, ce s'rait cool. Ouais. Ce serait bien d'apprendre.

Et pas que pour mes mains. Aussi pour tous les autres membres de mon corps, mes os et mes organes. C'est sympa les rochers mais c'est dangereux. La pression sociale se jette de nouveau sur moi comme un vautour et je rajoute :

- Si ça te dérange pas. Tu me diras tes prix.

Elle me sourit toujours et quelques mètres plus loin, elle me demande si je veux lui raconter l'histoire du macareux. J'affiche un visage surpris et sourit nerveusement.

- Si ça t'intéresse !

Se sentir obligé par politesse, c'est vraiment le pire. Et j'ai l'impression que jusqu'ici, elle s'est déjà donné beaucoup de mal pour ma pauvre personne. En principe, j'aime bien raconter des histoires. Le truc, c'est que bien souvent elle ne sortent pas de ma tête parce que c'est juste bizarre, d'arriver comme ça vers un random pélo et de lui raconter ta vie ou un truc inventé. J'm'appelle pas père castor en fait. Mais si elle veut vraiment savoir je serai ravi de lui raconter mes pitoyables aventures au pays des macareux.

Cadno continue toujours de parler, à croire que c'est un puits de bienveillance intarrissable. Allez fais pas ta radine, file moi un peu de ton exubérance et de ta confiance en toi et en les autres. Tu penses que tu peux m'apprendre ça aussi ? Perso, j'crois que c'est trop tard mais on peut toujours rêver. C'est ce que je fais de mieux.
Ceci dit je ne suis pas sûr de comprendre sa phrase. Elle pense que si elle ne connait pas l'endroit je m'en ferais moins ? Ahaha, c'est mignon. Si seulement un petit détail comme ça pouvait arrêter la chaine infinie de mes pensées et de mes angoisses. Je lâche un petit rire :

- Si seulement.

J'ai parlé tout doucement, parce que je sais que c'est le genre de trucs qui met les autres mal à l'aise. Mais comme mon filtre à paroles est dysfonctionnel (ou absent, on ne sait pas bien), parfois ça sort comme ça.
J'ai de toute façon pas le temps de "m'en faire" comme elle dit, puisque nous arrivons au meilleur endroit de la forêt. Les arbres s'espacent un peu plus, des roches commencent à sortir du sol et au bout du chemin, elles ses sont amassées jusqu'à former une cascade. Eh oui. Elle glougloute plicplac agréablement, immuable, dans un manteau rouge et doré, et l'eau se dirige paresseusement vers la mer. La lumière du matin crée de petits arc-en-ciels à l'endroit où l'eau tombe dans le petit bassin naturel. J'aime bien y patauger, l'été, me poser là juste avec de la musique ou un livre. C'est un des meilleurs endroits du monde.

Je me retourne vers elle, essaie de guetter sa réaction sans avoir l'air trop creepy. Est-ce qu'elle connait ? Est-ce qu'elle trouve ça joli au moins ? Si c'est pas le cas, c'est qu'elle a aucun goût et elle ne mérite aucune histoire, même pas celle du macareux d'abord.

Cadno Tywyll
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# 15.11.21 18:37
Promenons nous dans les bois ...
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Cadno était comme ça. Annie ne le savait pas parce qu’elle ne lui avait laissé aucune chance …. Mais souvent elle suivait les gens, et elle avait le soucis de leur faire confiance … Elle savait aussi pouvoir résister si on essayait de l’agresser. Son tuteur lui avait appris bien des choses. Il disait souvent qu’il ne pourrait pas la protéger assez, si on comptait que sur lui, et qu’elle devait apprendre à se débrouiller. Il n’avait pas eu tort, bien que Cadno n’avait jamais eu à se plaindre de ce patron tuteur qui lui avait appris bien plus, et à qui elle devait la vie aussi. Elle ne sait pas si elle serait encore en vie s’il avait fallu faire confiance à l’orphelinat… elle entendait tellement de choses mauvaises dessus, qu’elle était heureuse de ne pas pouvoir faire de comparaison.

Elle était assez heureuse de sa vie. Bien que remplit de malheur, comme la mort de ses parents ou de son tuteur justement, elle n’avait jamais eu à se plaindre. Elle profitait de se sentir heureuse pour faire en sorte de transmettre sa joie aux autres aussi. Il fallait qu’elle le fasse pour essayer d’augmenter le bonheur un peu partout. Même à son niveau.

Son film préféré ? Ainsi que son livre d’ailleurs ? Pay it forward, ou un monde meilleur pour les francophones. Ce film rythmait sa vie, rythmait ses humeurs, tout avait un rapport à ce film. Elle souriait au monde en pensant toujours à cela. Elle ne s’arrêtait pas à trois personnes, elle voulait aider le plus de monde possible. Le monde des bisounours ? Elle savait que non…. Mais si elle pouvait être un bisounours alors au moins les rêveurs auront une personne en qui croire, les personnes qui n’ont plus foi pourront la voir comme une exception, peut être, mais elle existe. C’était le but même de la gentillesse non ? Rendre le monde meilleur à l’échelle d’une personne, ou d’un chat, c’était suffisant pour elle.

- Parfait alors, et j’aurais un partenaire d’escalade, c’est tout bénéf pour tous les deux.

Il fallait aussi dire qu’elle ne connaissait personne pour le moment … sauf les avocats qui lui avaient refilé Annie ainsi que le monsieur de la boutique d’Obsidienne qui l’avait beaucoup aidé …. Sinon … et bien on ne pouvait pas dire qu’elle s’intégrait bien … C’était peut être son accent américain qui ressortait ? Elle pensait l’avoir perdu il y a des années mais qui pouvait savoir. Elle écouta la question suivante et elle eu un moment d’incompréhension. Puis, un ange passa comme on dit.

- Cela ne me dérange pas du tout, et je n’ai pas de prix, c’est gratuit, parce que j’en ai envie.

Elle fit un nouveau sourire. Il avait besoin d’apprendre selon ce qu’il disait, et elle elle pouvait lui apprendre… il y avait plein d’endroits où ils pourront aller gratuit, et elle avait assez de matériel qu’elle avait fait envoyé depuis les Amériques pour ouvrir une colonie de vacances …. Alors il n’y avait absolument aucune raison que l’homme la paie. Nope. Et s’il insistait vraiment, elle lui dira que ça vaut un café par cours prodigué et voilà. Cela sera son dernier prix. Elle pouvait être têtue quand elle le voulait. Alors qu’elle observait les cimes des arbres elle sourit.

- Tu sais, je ne suis pas quelqu’un qui demande plus d’informations si ça m’intéresse pas … et d’ailleurs souvent si je demande pas c’est que je n’ai pas le temps ou la place mentale, mais ça m’intéresse aussi. Alors, sens toi libre de m’en parler sans peur.

Ok sans peur était peut être pas la chose à dire à l’homme… mais elle était sur qu’il comprendrait le message. Elle ne proposait pas son aide si elle attendait un « non ». Elle ne demanderait pas plus d’information si elle s’en fiche … et était plutôt le genre à dire sans filtre ce qu’elle pensait et voir ensuite ce qu’il se passait … elle s’était déjà disputé avec des amis car elle avait dit sans filtre la vérité, mais Cadno continuait pourtant. Certaines vérités font mal, et il faut les dire, c’est tout.

A son « si seulement », elle baissa la tête. Elle ne savait pas quoi faire alors… des guillis peut-être ? Elle se ravisa, cela ne plait pas aux adultes normalement, et elle ne voulait pas que l’homme la prenne pour une folle … si ce n’était pas déjà le cas en tout cas. Elle avait cependant une très bonne ouïe et réfléchit.

- Qu’est ce que je peux faire pour que tu te sentes plus à l’aise alors ?

Elle n’était pas mal l’aise … curieuse ça oui, mais pas mal à l’aise …. Elle pencha encore la tête sur le côté pour le regarder alors qu’elle le suivait. Il était étrange mais dans le bon sens. Lawrence a un alter ego humain … mais elle ne pouvait pas lui dire… surtout que la comparaison lui donner toujours en vie de le câliner comme une maman… On va se calmer. Elle s’était tellement concentrée sur le garçon qu’elle en avait oublier de regarder le chemin.

Tant pis, il sera obligé de la ramener une autre fois.

Elle observa la forêt et ouvrit la bouche. Le lieu était magnifique. Et non, elle ne le connaissait pas du tout. Elle sourit en regardant l’eau … si elle l’avait trouvé seule, elle se serait certainement mis nu pour se jeter dans l’eau… oui même si elle était à moins douze. Elle sourit en reposant le regard sur l’homme.

- Ce lieu est magnifique ! On dirait un paysage de film fantastique avec des fées ! Merci Enoch !

Elle s’approcha de lui et avant de le prendre dans ses bras elle posa juste sa main sur ses épaules en souriant. Elle enlève sa main après une petite pression amicale.

- Tu viens d’échapper à un câlin, j’essaie d’être moins tactile.

Elle rit un peu. Elle finit par retourner les yeux vers la cascade… Oui, elle doit la retrouver pour s’y jeter. C’était devenu important.

- Comment as tu trouvé ce lieu ? Il faudra que je le note sur la carte, et que je vérifie s’il est ouvert au public ou non. S’il est ouvert je vais devoir changer certaines choses pour le protéger mais ça vaut le coup.


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# 16.11.21 16:58
Run away before you drown

J'ai du mal à croire qu'il existe des gens profondément gentils. Même moi, je ne suis pas sûr de l'être. Evidemment, la gentillesse c'est plus reposant pour les nerfs que l'agressivité, la colère instable qui m'habite parfois. Mais personnellement, j'en ai besoin pour me protéger. Et je crois que c'est le cas de beaucoup de gens. Je ne suis pas sûr, au contraire que le calme et l'amabilité reposent une majorité d'être humains. Juste une supposition, je suis médium, pas télépathe. C'est juste que parfois je pense que l'appât du gain, la jalousie, les normes ou tout un tas d'autre trucs sont plus confortables, plus attirants.

J'aime pas penser à l'humanité, ça me donne le vertige. Heureusement que Cadno est toujours là pour me parler. Pas comme si c'était anormal, la conversation est ouverte, je lui réponds, on échange quoi. C'est assez rare dans mon quotidien. En général, j'échange des monosyllabes avec mes collègues ou je fais des monologues à divers animaux sauvages que je croise parfois au taf. Evidemment quand je rends visite à Granny, c'est différent. Elle a toujours des choses à me raconter, je l'écoute très attentivement et elle me pose des questions sur ma vie, se préoccupe de mon bien-être. Elle a toujours l'air inquiète pour moi. Peut-être que je le serais aussi si mon petit fils était un ex-alcoolique et presque junkie.

Je sais même pas ce que c'est que d'être parent alors j'ai du mal à imaginer.

A défaut de le devenir incessament sous peu -soyons réalistes, je pense pas que ça arrivera un jour- je viens de recevoir le statut d'élève/partenaire d'escalade de Cadno ici présente. Wow. That escalated quickly. Est-ce qu'on va vraiment s'y tenir ? Franchement, je suis motivé. Va juste falloir qu'elle me relance pour préserver cette petite flamme. Vu sa personnalité, je dirais que c'est possible. Et puis elle a un accent américain alors si elle est nouvelle dans le coin, elle ne connaît peut-être pas grand monde ? Pas que ce soit mon kiff de chercher à récolter tous les poussins du coin et à les aider à s'intégrer, je suis plutôt d'avis qu'on verra bien comment ça évolue. Dans tous les cas on sera amenés à se recroiser pour le travail. Autant être aimable et si elle ne me recontacte jamais, nique, je ferais comme si rien ne s'était passé.
Mais comme Madame la garde forestière a l'air de toujours contredire mes pensées les plus sombres, elle ajoute que m'enseigner l'escalade ne lui pose aucun problème et que je ne lui devrai pas d'argent.

Je grommelle en tripotant mon briquet dans ma poche. Ca me change du monde dans lequel je vivais à New York et au sein duquel le moindre service se payait. Ca me change aussi du milieu dans lequel je suis nez et dans lequel il est bien vu de payer pour montrer son argent. Il semblerait que Cadno ne soit intéressée ni par la réputation, ni par le gain à tout prix.  

Je vais finir par croire qu'elle lit dans mes pensées -ou dans ma gestuelle, c'est plus logique en fait-, car elle finit par me demander ce qu'elle pourrait faire pour me rendre à l'aise. C'est vrai que je viens de sortir des bruits bizarres de ma bouche à sa dernière phrase. Moi aussi à sa place je m'inquiéterais. Purée comme c'est pas facile de vivre avec moi. J'ai des flash de réalisations, parfois, comme ça, "pouf".
C'est assez marrant, je ne sais pas combien d'années elle a de plus que moi -et ne comptez pas sur moi pour lui demander, j'ai déjà fait l'expérience étant enfant que c'est jamais une bonne idée, considéré comme très malpoli, surtout pour une femme, blablabla, blou- mais elle me parle comme à un p'tit gosse et j'men sens pas spécialement vexé. C'est marrant. Faut croire que je suis bien disposé parce qu'on est en forêt et qu'elle a compris mon problème principal : le malaise. Je relève la tête vers elle et ma bouche se tord en un sourire maladroit, un peu goguenard :

- Mais comment tu fais ?

Ca m'intéresse vraiment. "Pas la place mentale", je connais. Mais en vrai, très honnêtement, des fois je m'en bat les steaks de la vie du dernier pélo du coin. Des fois j'aurai jamais la place mentale pour certaines personnes. Parce qu'elles m'écoeurent, me repoussent, sont ennuyeuses... Peut-être que j'ai pas assez d'affection envers l'humanité. Mais pourquoi j'en aurais ? On est vraiment la pire espèce. On dit "gnagnagna les cochons c'est sale" "gneugneugneu les araignées c'est moche". Mais tout ça c'est superficiel les gars. Un humain c'est cruel, ça a 0 instinct de survie et même quand ça veut pas ça fait du mal. On a tout pour nous tiens. Je baisse les yeux et continue à shooter dans les feuilles. Puis je grommelle :

- J'ai pas peur.

Wouhouuu, meilleur mensonge, Enoch, tout le monde y croit. On dirait un petit enfant qui bombe le torse pour avoir l'air sur de lui. C'est un peu comme une seconde nature chez moi, faire comme si les choses m'atteignaient pas, mentir pour faire genre tout va bien, donner l'impression de contrôle dans mon naufrage mental au reste du monde. Au final, est-ce que c'est vraiment la peine de faire ça avec Cadno ? Je viens de laisser entendre que j'étais pas détendu. Elle insiste en me demandant concrètement ce qu'elle pourrait faire pour que je sois plus à l'aise. J'sais pas moi. Changer ma personnalité ? M'ammener une grande quantité d'alcool et un bon joint ? Ok Nono, c'est pas le bon moment de ramener les vieilles addictions sur le tapis. C'est jamais le bon moment d'ailleurs. C'est fini maintenant. Personne n'a besoin de le savoir. Y a déjà assez de gens au courant. Je fronce légèrement les sourcils, mon visage s'assombrit légèrement. Je réfléchis à comment répondre à la question.

C'est une phrase totalement mal pensée et qui s'entrechoque sur elle-même qui sort de ma bouche :

- J'sais pas rie... J'veux dire, pfff, rha, c'est -rire idiot- laisse tomber. Faudrait que je sois une autre personne avec une autre personnalité.

J'ai la bouche sèche et mon coeur bat à 100 à l'heure. Le rythme de mes paroles n'avait aucun sens. D'ailleurs moi même, je n'en ai pas. Je suis un être absurde, un navet planté là par hasard. Coucou Cadno, c'est moi, Nono le navet. Je suis là, mais on sait pas pourquoi, je babille des trucs incompréhensibles et je fais semblant d'être un mec cool. Vous avez dit pathétique ? J'vous entend pas.

Heureusement qu'elle s'extasie sur la beauté du lieu pendant que moi je me retiens très fort de me bouffer les ongles de nervosité. Je me concentre sur sa joie et sur sa voix, c'est un peu apaisant. Je baisse la tête et sourit doucement.

-Derien.

Dommage que ce qui grouille dans le parages soient des fantômes plus que des fées. Cette pensée vient mettre un goût amer sur ma langue et je frissonne légèrement. Avant de sursauter et d'écarquiller les yeux. La meuf. Vient de me toucher. Qu'est-ce que quoi quel est votre problème madame ?? J'ai un mouvement de recul et je ne dis rien, mes membres buguent, ma bouche aussi, je... Ok. Donc là elle essaie de me rassurer en me disant que j'ai échappé à un câlin ? Qui a laissé cette femme tactile en liberté dans la forêt ? Ca la fait rire, j'ai presque envie de l'engueuler mais tout à coup ma colère s'évanouit et je pourrais fondre en larme. Je le fais pas. J'ai un minimum de self-control. Grande inspiration. Je croise les doigts devant ma poitrine. J'ai envie de lui répliquer qu'il vaudrait mieux qu'elle soit moins tactile mais ma bouche est trop pâteuse et j'ai peur que ma voix se brise. Alors je ne dis rien, j'attends que ça passe. Elle finit par me demander comment j'ai trouvé cet endroit. J'inspire encore une fois profondément. Je lui tourne le dos, commence à marcher le long du petit bassin. Je m'accroupis devant l'eau et passe une main dedans, imaginant des petites créatures en forme de boules lumineuses qui s'y baigneraient, imaginant que mon reflet est un loup, que je serais comme dans le conte de Grimm. "Qui me boit devient loup". Et je ne mangerais pas ma soeur, parce que je n'ai pas de soeur, mais je ne mangerais pas Cadno non plus, je serais un loup très sage et je resterai discret, dans la forêt.

- C'est ma grand-mère qui me l'a montré, murmuré-je.

J'ai de nouveau très froid. Pourtant, mes émotions redeviennent stables, mon éclair de colère contre la femme s'efface peu à peu. Mais je suis toujours pas bien.

"Regardez-moi, s'il vous plait"

Je me retourne vivement. Le "s'il vous plait" fait un vague écho dans ma boite cranienne. C'est une voix toute jeune, pourtant, c'est une voix d'outre-tombe. J'ai peur de ce que j'entends.
Je ne vois plus mes petites fées-boules lumineuses dans l'eau. Je vois du sang. La vérité s'offre à moi, glacée, nue. Quelqu'un a été assassiné ici. Oh c'était il y a très longtemps bien sûr, mais pour une raison obscure, le spectre est là, je le sens dans ma nuque, sur laquelle je passe ma main. J'entends sa voix qui essaie d'entrer dans ma tête et qui se brouille, se heurtant contre mon rejet. Je pense que c'est un très vieux machin, ce qu'il dit n'a presque pas de cohérence, il m'envoie des couleurs et des images floues. Comme une forme, un corps noyé. Et moi aussi je me noie. Je tombe la tête la première dans la petite marre. Pendant longtemps, je n'arrive pas à me relever, tétanisé de peur, le cri du fantôme se fait plus aigu.

Je ne sais pas quand j'arrive à m'arracher de la flotte, rouvrant les plaies de mes mains sur le bassin rocheux. Je pousse un cri. Très vite, je me recroqueville en position foetale, les mains sur les oreilles. Je ne relève la tête que pour gueuler :

- CASSE-TOI !

Je peux rien faire pour toi alors laisse-moi tranquille. Putainputainputain, casse-toi.

J'arrive même plus à penser à Cadno et à m'imaginer ce qu'elle peut bien penser de la situation. Je veux juste qu'il se barre. J'ai si froid.
Cadno Tywyll
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# 17.11.21 0:45
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Cadno se demandait vraiment comment elle pourrait rendre la situation encore plus compliquée … Quand elle essayait de la rendre plus douce, elle empirait les choses pour ce pauvre Enoch qui faisait déjà un effort pour elle … alors si elle essayait de les empirer alors peut être que tout s’arrangerait ? C’était une idée … bien qu’elle n’avait aucune envie de faire son premier essai sur Enoch. Il ne méritait pas cela.

Elle ne voulait pas que l’homme pense qu’elle n’était pas honnête avec lui. Tout comme son histoire, le fait d’avoir des cours à l’oeil était quelque chose qu’elle faisait et proposer parce qu’elle le voulait. Elle n’avait pas à chercher plus loin de toute façon. Elle avait un bon feeling avec Enoch, et en plus elle avait raison, elle ne voyait pas pourquoi elle réagirait autrement. Elle avait penché la tête quand il lui avait demandé comment elle faisait … comment elle faisait quoi exactement ? Elle n’était pas sur de la question, et le temps qu’elle y réfléchisse, la conversation était passé.

Elle s’imaginait dans un jeu pendant une seconde, avec une fenêtre de choix très courte, elle venait de louper le coche, et ça fit naître sur son visage une petite moue contrariait, mais rien qui ne puisse s’envoler après un sourire. Après tout, le lieu qu’Enoch lui présenté était tellement beau qu’elle ne pourrait pas rester longtemps avec son visage tordu ainsi. Elle ne souligna pas le mensonge.

Peur était un mot peut être trop fort pour ce qu’elle voulait dire, et elle cherchait un synonyme tout en s’extasia devant le lieu … d’ailleurs, elle comprit fort vite qu’elle devait vraiment pas toucher Enoch… elle aimerait s’excuser, vraiment, mais son cerveau était toujours en prise avec les autres informations qui lui venaient de partout. La place mentale, on se souviens. Elle lui sourit.

- Moi, je t’aime bien comme tu es. Avec ta personnalité.

Parce qu’il voulait changer, mais peut être ne lui aurait elle même pas accorder un sourire, elle en doute, s’il était différent… en tout cas ne serait-elle pas en train de le suivre dans la forêt. Lawrence venait de sauver cette relation, et elle en sourit encore. Ouais. Elle préférait Enoch comme il avait envie d’être ou était … et si elle pouvait l’aider à se sentir mieux dans ses baskets, alors elle le ferait.

Enoch était peut être pas à l’aise pour le moment, mais ce n’était pas la qualité principale qu’elle voyait en lui. Il était gentil. Et ça, c’était si rare que Cadno ne pouvait qu’apprécier le garçon. Il était mal à l’aise et pourtant il avait dit bonjour, il avait proposé de venir lui montrer une nouvelle zone, il avait garder son mégot pour lui, oui ça faisait parti de la gentillesse aussi, non … clairement … il n’y avait que des bons points dans cette histoire. Bien sûr elle se doutait que son compliment avait dû être voilé par le fait qu’elle le touche comme une idiote.

Elle tapa sa main comme une enfant qui se puni elle même après une bêtise. Elle devait vraiment se soigner de ça … Il ne fallait pas qu’elle touche Enoch, il n’appréciait pas … et tant pis si c’était si naturel avec elle… L’afrique lui manquait d’autant plus maintenant. Enoch lui tournait le dos, et elle posa un nouveau regard sur le lieu quand il parla de sa grand-mère.

Cadno espérait qu’elle était encore en vie. Bien qu’elle partait rapidement du principe que tout le monde était mort … cela lui évitait de ressentir la pointe de jalousie qui l’envahisses toujours quand elle pensait à la famille. Elle pensait à cela quand elle remarqua Enoch disparaître. Elle cria malgré elle.

- Enoch !!!

Elle arriva à son niveau alors qu’il sortait déjà de l’eau. Mais qu’est ce qui se passait bon sang ! Il était trempé. Elle enleva sa veste militaire et la jeta sur le côté, pour la garder au sec ! Cadno comprit, ne demandait pas comment, que le « casse-toi » ne lui était pas destiné. Elle passa rapidement derrière Enoch et s’accroupit à sa hauteur.

- désolée par avance, je promet que je ne suis pas une espèce de psychopathe étrange…

Dit elle doucement vers Enoch alors que d’un mouvement rapidement elle le releva pour le prendre dans ses bras. Elle avait mit ses jambes de chaque côté assise à même le sol, et elle obligé l’homme à avoir son dos (à Enoch) contre son torse (à elle). Elle avait l’habitude des crises de panique des girafes, des éléphants, mais un humain, elle ne savait pas comment faire… alors elle pria en se disant que, tant pis, s’il a une réaction violente au contact elle supporterait le coup et lui demanderait pardon. Elle enroula ses bras autour de lui, une main sur son torse et l’autre sur sa tête. Elle se balançait.

- Enoch …. Enoch je suis là, respire, doucement.

Alors même que son coeur battait la chamade à cause de la frayeur qu’il venait clairement de lui faire vivre, elle essayait de calmer sa voix, sa respiration et son coeur pour que l’homme puisse se calquer sur cela. Elle regardait vers la forêt … elle n’était pas médium, elle n’avait jamais vu de fantôme, et encore avant de venir ici, elle n’y pensait pas du tout.

- Fantôme, si tu es là, laisse le tranquille, je te promet que je ramènerais quelqu’un pour t’aider, ou je ne sais pas ce que tu veux, s’il te plait.

Elle ne pouvait pas se concentrer sur Enoch et sur le fantôme, les deux étaient incompatibles de tout évidence … Enoch avait il peur des fantômes ? C’était ce qu’elle en déduis … et sauf lui faire oublier sa peur elle ne savait pas tellement comment l’aider, alors elle le gardait prés d’elle et attendait. Elle se détestait tellement quand elle ne savait pas aider quelqu’un. Elle continua à parler à Enoch, sans savoir si fantôme il y a ou non.

- Enoch, parles-moi, doucement, de quelque chose que tu aimes, comment s’appelle ta grand mère ?

Enoch L. Martin
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# 17.11.21 12:08
Voice in my head, will soon be fed

Avant que tout ne dérape, Cadno avait été adorable. Comme depuis le début, mais là elle s'était vraiment surpassée. Je sais que ça peut arriver qu'on se sente, d'une façon inexplicable, attiré par une personne. Je ne parle pas forcément de quelque chose de romantique ou de sexuel. Cela peut-être une profonde sympathie, une envie irrépressible d'apprendre à connaître la personne en face, comme si quelque chose nous poussait vers elle et que la douleur de ne jamais être ami avec serait trop douloureuse, insupportable.
J'ai déjà ressenti ça. Rarement. Mais je l'ai déjà ressenti. Mon seul pote du lycée, Tim, mon ex, Skylar, une autre fille dont je suis tombé amoureux à Londres, Lydia - C'était pas réciproque. Bon.- et un de mes collègues que j'admirais de ouf au labo là bas aussi, Will. Du coup j'essaie de comprendre le comportement de Cadno en partant de cette expérience. Peut-être qu'elle se sent liée à moi. Ca me gêne un peu de supposer ça, j'ai envie de me dire "ça va les chevilles Enoch ?" que je lui rappelle quelqu'un, qu'elle a l'impression qu'elle doit me protéger ? Est-ce qu'elle a perdu un enfant, un frère et qu'elle essaie de compenser ? Mais peut-être qu'elle se sent rapidement liée à plein de gens, facilement. C'est bien ce qu'elle a dit, qu'elle s'intéressait toujours aux autres. Je ne peux qu'admirer et observer, telle un poule devant un mégot.

Juste avant de me toucher les épaules, elle me dit simplement qu'elle "m'aime bien", comme je suis. Carrément. Elle m'aime déjà bien. Mais encore une fois, je peux comprendre ça. Juste je comprends pas comment ça peut tomber sur moi. J'ai un peu de mal à voir ce qu'il y a d'appréciable chez un pélo plein de tics qui fait la tronche et n'est pas à l'aise au contact des autres humains. J'ai une hypothèse. Comme moi, elle travaille dans la nature. Elle est donc sûrement habituée aux animaux. On m'a déjà dit que j'étais comme un chat. Un peu flemmard, un peu sauvage, apeuré. Peut-être que c'est comme ça qu'elle me voit. Je vais pas lui demander.

J'aurais jamais cru que quelqu'un puisse être séduit aussi rapidement parce que je montre de "ma personnalité".

Ensuite, le cauchemar. Je suis tombé la tête dans l'eau, ai eu la présence d'esprit d'éviter de me noyer et je suis actuellement comme un petit enfant, en train de brailler sur un ectoplasme, le cul dans la flotte, trempé donc, les mains sur les oreilles. Je sens plus mon bonnet, il a dû tomber.

Je remarque que les bruits s'atténuent, peut-être que mon cri a marché ? J'ose pas bouger. Je veux qu'il parte. Juste qu'il parte. Va voir ailleurs, je jure, y a des médiums qui seraient ravis d'essayer de t'aider, si c'est encore possible. Je me ferme mentalement tout ce que c'est possible, j'ai plus assez de souffle pour lui parler, j'en ai même pas envie. J'entends vaguement mon nom sortir de la bouche de Cadno, mais je suis pas capable de réagir à sa présence. Je sens un truc chaud tomber sur mes épaules, un frisson me parcourt mais ça fait du bien. Faudrait que je sorte mes fesses de ce bassin, mais j'arrive pas, encore, à bouger.

L'idée me vient de me concentrer sur elle, peut-être qu'ignorer le fantôme va le faire partir, je pense de toute façon qu'il n'a pas beaucoup d'énergie, je l'entends de moins en moins. J'entends Cadno parler du fait qu'elle n'est pas une psychopathe, elle s'excuse de je sais pas trop quoi, elle s'est déjà tapé sur la main de m'avoir touché alors que ça me gênait. Peut-être qu'elle pense que je m'en remet toujours pas ? Peut-être qu'elle s'apprête à me toucher de nouveau ? Mon corps est engourdi de toute façon, je sais pas bien ce que j'en ferais.

Pas le temps d'y réfléchir plus longtemps, elle passe ses bras sous les miens et me soulève de quelques centimètres - quoi ???- et mes genoux flageolent avant qu'on ne redescende tous les deux -sur le sol sec, dieu merci - et qu'elle me serre contre elle, assise derrière moi, une main sur mes cheveux, l'autre sur mon torse. Elle me berce. Je commence à respirer très très fort, très très vite. Hyperventiler ça s'apelle. J'aime bien ce mot, je sais pas. Je fais ça du coup, je respire super fort, super vite, je tremble comme une feuille, essayant vaguement de me dégager. Mes dents claquent entre elles, j'ai mal à l'intérieur la poitrine tellement les muscles là dedans sont contractés. Je lâche des bruits rauques ou trop aigus. Je suis ridicule.

Je suis ridicule.

Soudain tout se brise. Mon corps se relâche et je fonds en larmes, silencieusement, deux-trois gémissements s'échappant de ma gorge de temps à autre. Mes bras et mes mains tombent sans vie sur mes genoux, paumes vers le ciel. Les larmes coulent dessus. J'arrive à respirer, au rythme de la voix et des bercements de Cadno. J'essaie de pas penser que je la connais à peine, que c'est la honte, qu'au mieux faudrait m'enterrer vivant. Je me concentre juste sur sa voix. Mode survie on. Juste sa voix. Elle parle doucement, rassurante. Elle est là. Elle est là et je me concentre sur les endroits où son corps fait pression sur le mien. C'est agréable, en fait. J'essaie d'imaginer que c'est pas une inconnue. Que c'est ma grand-mère. Ou ma mère, quelle blague. Mais ouais, elle m'a fait des câlins, quand j'étais petit et que j'avais un cauchemar ou un bobo, aussi quand j'étais dans ma vingtaine et que j'étais malade, complètement camé, sur le chemin d'une certaine forme de rédemption. J'aime pas toujours être près d'elle et elle m'agace prodigieusement mais ça reste ma maman. Parfois ses câlins me manquent. Donc voilà, j'imagine que c'est quelqu'un de proche. J'imagine que je suis proche de Cadno, un peu comme avec Cassis, peut-être.

Elle parle au fantôme et ça me fait comme un grand coup dans le dos, les sanglots reprennent de plus belle, je ferme les yeux jusqu'à en avoir mal, m'accroche par réflexe aux bras de Cadno. Mais je ne sens que le vide. Il est parti. Je sais pas pour combien de temps, mais il n'essaie plus de me parler, sa présence est éthérée, en retrait. Ca va. Il faut juste que j'imagine qu'il est plus là du tout. Il en faut de l'imagination pour survivre. Se mentir à soi-même, c'est la meilleure chose au monde. Heureusement que je suis plutôt doué pour ça.

La vague se retire, je me calme de nouveau un peu, je réalise que mes doigts sont complètement crispés sur Cadno, qui fait probablement comme si de rien n'était et me demande de lui parler. Je hoche la tête mais je sais pas si j'en suis actuellement capable. J'avale de l'air, une fois, deux fois. Me mord la joue. Parler. De quelque chose que j'aime ? Ouais ma grand-mère, bon sujet. Allez. On va y arriver.

- Mary. Elle s'appelle Mary.

Mary MacLaren. La plus gentille femme du monde. La meilleure. Un peu folle, passionnée par le surnaturel, l'occulte. Si elle pouvait, elle piquerait mon don. Elle est douce, bonne cuisinière, intelligente, à l'écoute, habile de ses mains... C'est ma mamie, ou ma Granny, j'utilise les deux. J'ai eu peu de contacts avec mes grand-parents français, les coincés du cul. il y a toujours mon grand-père, mais il est dans un EHPAD.
Ca me rend un peu triste en fait.
Même si c'est un sacré con.

J'inspire bruyamment une grande goulée d'air. Je sens l'air de la forêt rentrer dans mon nez, mes alvéoles, mes poumons. Le bonheur que j'ai ressenti en arrivant revient en très petite dose, mes doigts se relâchent un peu, ça m'étonnerait pas qu'ils laissent des marques sur la peau de la garde-forestière.
Je rejette la tête en arrière, mon crane vient toucher son épaule, je crois. Je ferme les yeux, aspire encore de l'air, me soigne.

Quelques larmes coulent encore.

- J'suis désolé.

Air rejeté. Je sais pas quoi lui dire de plus. J'aimerais qu'elle continue à me poser plein de questions, juste pour plus penser à rien, oublier que j'existe vraiment, oublier ces foutus, foutus spectres.

La vie, cette sale race.
Cadno Tywyll
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# 17.11.21 14:06
Promenons nous dans les bois ...
I CAN SMELL THE LEAVES THAT FALL AND BURY THE SOIL


Marcher sur des œufs. C’était l’expression qui le venait à l’esprit alors qu’elle essayait de le relativiser tout ça. Marcher sur des œufs. Parce qu’elle ne savait pas ce qu’elle devait ou ne devait pas faire. Ce qui risque de faire pire, mieux, encore pire que mieux ? Elle ne pouvait pas le dire avec certitude, surtout quand elle ne comprenait pas.

Elle n’était pas médium, et pour aller au-delà de ça, elle n’avait aucune phobie. Elle avait des frayeurs, des choses qu’elle n’aimait pas, des choses qu’elle préférait éviter, mais elle n’avait aucune phobie qui la laisse dans le même état qu’Enoch. Aucune crainte. Elle savait qu’elle n’était pas sans peur. Quand elle avait vu Enoch disparaître dans l’eau, elle avait eu peur. Quand on la surprenait alors qu’elle était concentrée, elle avait peur … mais ce n’était pas pareil.

Elle savait que la peur qui faisait trembler l’homme dans ses bras n’avait rien à voir avec la peur de traverser un pont suspendu. Ce n’était pas quelque chose qu’elle pourrait lui faire vaincre en le poussant sur le pont. Ce n’était pas qu’une appréhension, c’était une profonde phobie. Ancré.

Rien n’était immuable, tout pouvait changer, mais elle pensait vraiment qu’elle ne pouvait pas faire bien plus que ses simples connaissances pour l’homme tout de suite, et ça l’embêter. Cadno avait alors fait une probabilité sur des sentiments qu’elle ne connaissait pas. Elle pensait que le réconfort d’avoir quelqu’un contre soi était plus important que le fait de ne pas aimer être toucher pendant une crise de panique.

Elle espérait vraiment que cela soit la vérité … elle n’avait pas envie de faire souffrir l’homme plus que nécessaire. Cela ne devait déjà pas être marrant d’avoir une phobie, si en plus une folle venait et mettait les deux pieds dans le plat, ça pouvait qu’être pire. Etait-elle cruelle de le toucher ainsi pour le réconforter. Il fallait bien qu’elle trouve quelque chose à faire.

Pourquoi les humains ne pouvaient ils pas être comme les animaux ? Cela serait tellement plus simple. Elle essayait de caresser la tête d’Enoch tout en continuant à dire des phrases rassurantes, à base de « je suis là » et de « respire ». C’étaient des murmures, mais elle espérait que ça suffirait pour qu’il le fasse. Elle se concentrait sur les sons qu’il faisait… peut être que l’un d’entre eux ressemblerait à quelque chose qu’elle connaissait et pourrait-elle l’aider alors ?

Cadno avait toujours été … faible face aux larmes. Et un nombre incroyable d’animaux pouvait pleurer. Elle était faible face aux larmes, et quand elle voyait quelqu’un en proie à une telle émotion que les larmes se mettaient à couler ? Hé bien souvent elle finissait par pleurer aussi. Ce n’était pas un torrent de désespoir, non juste des larmes qui coulaient. Elle se sentait ridicule, et elle espérait qu’Enoch ne le remarque pas… pas envie de passe pour encore plus folle. Elle le tenait toujours contre lui. Fortement, pour le calmer. Cadno sentait les mains de l’homme aggriper ses bras. Elle s’en fichait.

- Tiens moi aussi fort que ce dont tu as besoin.

Fit-elle doucement à son encontre. Il pouvait bien lui planter les ongles dans la peau, lui en faire des marques, ce n’était pas grave. Elle n’utiliserait même pas cela pour le taquiner plus tard, parce que ça ne se faisait pas. Elle avait connu des griffes bien plus acéré, ou grosses tout simplement, et elle n'en avait jamais voulu à personne. Enoch avait besoin de ça ? Alors qu’il prenne. Elle lui sourit doucement.

- J’aime bien ce prénom Mary. C’est un prénom doux.

Et c’était la vérité. Bien qu’elle ne déteste que peu de prénom. Mary était un prénom doux comme Marguerite était un prénom plus dur. Elle tenait toujours l’homme, tant qu’il ne bougera pas, elle ne bougera pas, et tant pis si elle était trempée. Elle avait jeté sa veste pour ça alors elle ne s’en faisait pas. Quand il se recula pour mettre son crâne contre son épaule, elle sourit encore. Il allait mieux. N’est-ce pas ? Elle ne le lâcha pas.

- Ce n’est rien Enoch. Je t’assure. Je suis plutôt heureuse d’avoir été là pour t’aider.

S’il avait été seul ? S’il n’avait pas réussi se sortir de l’eau malgré sa panique ? Si le fantôme avait continué à lui parler et qu’il aurait paniqué ? Son cerveau ne pouvait qu’imaginer un piètre scénario… et ayant une famille pratiquement décimée, sauf la descendante de la sœur desa propre arrière-arrière-arrière-grand-mère … et encore elle était un revenant, on lui pardonnait d’imaginer toujours le pire.

- Elle est comment ta grand-mère ? Elle a trouvé comment cet endroit ? D’ailleurs, c’est quoi ton animal préféré ?

Cadno ne pouvait pas répondre à cette question. Quand elle s’occupait des singes, les singes étaient ses animaux favoris, quand elle s’occupait des éléphants, pareil, et toutes les autres espèces qu’elle croisait. Il était rare cependant que quelqu’un soit comme elle, et si ça pouvait le faire penser à autre chose… Elle se dit qu’elle devrait allumer un feu aussi … elle pourrait, elle était garde forestière, elle pouvait faire ce qu’elle veut… mais cela voulait dire quitter Enoch, et ça c’était hors de question. Elle referma ses bras autour de lui pour lui transmettre sa chaleur. Elle espérait vraiment que la grand-mère d’Enoch ne soit pas morte … parler de mort alors qu’il était en panique à cause des morts n’était pas une bonne idée.

Enoch L. Martin
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# 17.11.21 20:02
By the vultures, that circle round the dead

En tant que fils unique, je sais pas ce que c'est que d'avoir une grande soeur. A certains moments, j'ai effleuré du doigt la sensation d'en avoir une petite, avec Cassis, mon p'tit sirop, mais ça s'est estompé avec le temps, déjà, elle est beaucoup plus mature que moi et puis on a deux ans d'écart. Ca veut plus rien dire maintenant. Sauf quand je veux la charrier.
Je me demande furtivement si Cadno a ses enfants. Si c'est le cas, ils ont beaucoup de chance. Savoir réagir dans ce genre de situation n'est pas donné à tout le monde, même moi je saurais pas. J'oserais pas toucher la personne, je m'enfuierais ou peut-être que je paniquerais à mon tour, ce serait un carnage. Elle, elle a réussi à me prendre en main, littéralement. J'étais pas ravi en sentant le pseudo-câlin tant redouté mais au final, ça me fait mal de l'admettre, mais c'était ce dont j'avais besoin. Sah, je suis une chochotte. Quelle merde. J'pourrais passer des heures à m'auto-insulter. C't'une passion.

Tout ça pour en venir au fait qu'étrangement, je suis reconnaissant lorsque ma presque consoeur me dit le plus calmement du monde que je peux la serrer aussi fort que j'en ai besoin. Je serais en forme, je ricanerais dans ma tête parce que je pourrais faire dix mille sous entendus différents là dessu. Là je la trouve juste si patiente, si géniale. Et j'essaie vraiment de me focaliser sur elle parce que j'me déteste en cet instant.

Pas elle visiblement, parce qu'elle continue à me parler, et que c'est super. On parle de ma grand-mère. Meilleur sujet. Merci, hallelujah. Oui. Mary, Marie, Maria, Maryam, c'est peut-être le prénom le plus banal de la planète mais Cadno a raison, il est doux. Et il signifie tellement pour moi. Actuellement, Granny est la personne la plus importante de mon existance, mon soutien le plus indéfectible. Je hoche simplement la tête. Pas grand chose à répondre là dessus et je préfère économiser mon souffle. Attendre que les pensées ralentissement peu à peu dans ma tête.

Je sais vraiment pas ce que je fous, dos à une inconnue qui me serre dans ses bras, la tête en arrière, posée sur son épaule. C'est improbable. Surtout, bloquer les pensées sur la gênance et le ridicule de la situation. Je me suis déjà excusé, je ne me vois pas subitement me dégager. Tout simplement, j'ai encore un peu besoin de me calmer, là, avec ses questions, ses phrases banales qui me disent de me tranquiliser. Plus ça va, plus je suis vrailent tenté de croire que cette femme est réellement ce qu'on appelle "altruiste" et "philantrope". Heureuse d'avoir pu l'aider. C'était un peu comme une fée de conte, ou une princesse. Comme la soeurette du conte, qui est si gentille et pure et finit par se faire tuer par sa méchante belle-mère. Wah, la négativité est présente. Je remets ma tête droite et la secoue, projetant des gouttes d'eau glacée un peu partout. Oups, pardon Cadno.

Elle continue de me parler, c'est bien. Plein de questions. Comment est ma mamie, comment elle a découvert cet endroit, quel est mon animal préféré ? Voilà qui me donne un peu matière à réfléchir, bien que ce soient des questions faciles. Au moins ça nous éloigne du sujet du DRAMA. Alors. Mamie Marie. Rien que cette pensée m'arrache un sourire. Je m'étrangle légèrement avec l'eau que j'ai avalée malgré moi et répond :

- Elle est folle. Elle adore tout ce qui est surnaturel. Elle a un côté un peu excentrique mais ce qui est central chez elle c'est qu'elle sait écouter. Elle est super douce, un peu comme toi elle est sincèrement intéressée par tout le monde. Elle est amie avec tout Northwich, sans déconner. Si tu ne l'as pas déjà croisée, ça arrivera forcément un jour. Je sais qu'elle venait jouer ici quand elle était enfant, elle est native de la ville et y a grandi. Je pense qu'elle passait sa vie à courir partout et qu'elle a fini par découvrir l'endroit, comme ça. C'est aussi la meilleure cuisinière et bricoleuse du monde. Elle était chercheuse et professeure à Edimbourg et à Londres en littérature anglo-saxonne et germanique, c'est une mine de savoir.

Je reprends mon souffle. Je pourrais parler des heures de cette femme. Mais Cadno n'est pas là pour entendre un cours magistral sur la vie de Granny MacLaren. Reste la question de l'animal préféré. Ah, c'est pas facile. J'en ai plusieurs. Posons nous un instant pour y réfléchir. Mon esprit vagabonde immédiatement. Mer, terre, airs, plaines, montagnes, abysses. Le règne animal me donne le vertige, je pourrais m'y perdre pour toujours, puis imaginer toutes les espèces animales de planètes entières. Quand j'étais ado je voulais devenir dessinateur de BD de science-fiction pour pouvoir faire ça.

- J'adore les lamantins. Tu savais qu'on pensait que c'était des sirènes quand on les a découverts ? Les ratons-laveurs aussi. Comme oiseaux j'adore les macareux tiens, les macareux moines. Ils sont trop beau. Et les albatros... Les plus marrants.

Je pense toujours au poème de Baudelaire comme je les vois. C'est un peu comme moi. Quand je suis dans ma tête tout est grand et majestueux, je peux tout faire. Dans la vraie vie, je suis un gros tat tout awkward et maladroit. C'est ainsi. C'est peut-être mon animal totem.

- Et toi ?

Ca m'est venu comme ça. J'aimerais bien savoir. C'est une garde-forestière après tout, elle se doit d'avoir un animal préféré. Ou plusieurs. Peut-être que, comme moi, elle ne sait pas se décider. J'suis curieux tiens. C'est le meilleur sujet de conversation en fait.
Cadno Tywyll
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# 18.11.21 1:43
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Cadno se faisait passer pour une personne qui savait ce qu’elle faisait … mais ce n’était pas le cas. Ce n’était clairement pas le cas. Elle ne faisait que semblant de savoir, et comme dans beaucoup de choses, elle faisait en sorte de montrer une confiance en elle à tout épreuve. Si on est sur de ce qu’on fait …. Alors les choses se passaient toujours mieux non ? Elle sourit. Enoch avait un peu de la malchance de tomber sur une personne comme elle. Elle sourit en écoutant la réponse d’Enoch sur sa grand-mère.

- Elle a l’air incroyable ! J’aimerais bien la rencontrer ! Et je prends le compliment que tu me fais avec plaisir.

Beaucoup de monde se sentirait offensé d’être comparer à la douceur d’une vieille… Mais Cadno, elle trouvait cela vraiment cool. Elle était heureuse de pouvoir donner de la douceur, et être comparer à la granny d’Enoch. Après tout, si elle le comparait à un rhinocéros, elle pouvait bien être comparer à une mammy. Elle aurait tellement aimé avoir une mammy, elle… une personne qui lui donne autant d’amour que ce qu’Enoch semblait ressentir.

- Si elle aime baroudeur, peut être voudrait-elle venir un de ses quatre avec nous ? On irait prés de la montagne et on préparerait de quoi manger, on pourra faire de l’escalade et elle pourra faire autant de commentaire qu’elle veut !

Bien sûr, si l’homme le voulait … peut être qu’après ce jour là, elle ne lui parlera plus … peut être ne voudrait-il plus lui parler ? Elle avait clairement pris place dans son espace vital, en sachant qu’il n’aimait pas … elle le savait, mais elle avait tout de même décidé de le toucher, et de le prendre dans ses bras … on verra bien. Elle avait déjà pensé qu’elle acceptait toutes les réactions possibles du jeune homme.

- J’aime bien les lamantins, mais j’avoue moins connaître les animaux marins. Sauf les raies.

Elle fit un sourire. Clairement, elle ne connaissait que les raies, et sinon ce n’était que des savoirs qu’elle a survoler… Pour les animaux marins en tout cas … ce qui était des animaux aquatiques, elle connaissait ceux qui se retrouvait généralement dans les marais ou les lacs. Elle regarda l’homme en passant doucement sa main pour enlever des larmes qui restaient coincé sur sa joue.

- D’ailleurs, il y a une histoire de Macareux que tu ne m’as pas raconté, tu sais ?

Dit-elle en essayant de le faire parler. Quand la question lui fit renvoyé en retour, elle s’appuya un peu sur l’homme. Posant sa tête sur son épaule et réfléchissant réellement.

- Mhhhh, j’en ai beaucoup trop. Cela change à intervalle régulier. J’adore les rhinocéros, les éléphants, les girafes, les lions, les renards noirs aussi, mais connaissant mon nom si je n’aimais pas les renards noirs mes parents reviendront me hanter pour me chatouiller les pieds.

Elle se figea… mince, elle parlait de fantômes en rigolant, alors qu’elle venait de comprendre que le jeune homme avait la phobie des fantômes. Elle essaya de trouver quelque chose de nouveau à dire …. Vite vite. Elle eu une idée …. Mais elle rayait l’idée plusieurs fois dans son esprit.

Lui dire, « Enoch, tu veux pas me laisser te déshabiller pendant qu’il fait encore assez bon pour que l’on puisse faire sécher nos vêtements, sinon on va choper la crève »… Elle allait pas abuser, et elle passera par la pharmacie demain. Elle réfléchit encore. Elle devrait tourner sa langue plusieurs fois dans sa bouche.

- Pourquoi tu as choisis les côtes et pas la forêt ?

Pourquoi la mer et pas la terre ? C’était tellement plus agréable la forêt, de son point de vue … aussi elle pense avoir le mal de mer.

Enoch L. Martin
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# 18.11.21 14:02
Moi la mer, elle m'a pris, au dépourvu, tant pis !

Bien sûr que ma grand-mère est incroyable. Et je sais d'avance qu'elle va adorer Cadno. A moins que celle-ci ne se rélève par la suite être une absolue psychopathe et me vouloir beaucoup de mal, mais la probabilité de ça est actuellement plutôt réduite, même moi je peux le dire. A MOINS de sortir d'un thriller psychologique ultra-flippant ou d'avoir une double personnalité, on n'agit pas comme ça dans un premier temps avant de devenir froid ou méchant. Je suis peut-être naïf, mais actuellement, ça me parait improbable. En tous cas, Cadno est ravie que je la compare à ma mamie -et elle a raison, je vous jure, elle a raison- et me remercie du compliment. Je hoche rapidement la tête en souriant, les yeux fermés.

- Que tu le veuilles ou non, je pense que tu la rencontreras dans tous les cas. Elle vient souvent dans la forêt et parle à tout le monde.

On se demande comment je peux descendre d'une telle femme, hm ? Comme quoi les voies de l'évolution sont impénétrables. Ou alors mes parents auraient dû faire plus d'enfants histoire d'assurer la pérénnité des bons gènes parce que je suis pas sûr de transmettre quoi que ce soit. Ca me parait trop dur d'être parent. Franchement, vu comme j'étais irresponsable aux US, c'est un peu miraculeux que je ne me sois jamais retrouvé avec un môme non désiré sur les bras. Manquerait plus que ça, tiens.

Encore une fois l'énergie de la garde forestière me fout sur le cul. Je viens de me taper une grosse crise de panique, expérience sûrement pas très agréable pour elle non plus, de la tremper jusqu'aux os et d'agir comme un enfant timide et elle me propose déjà d'emmener ma grand-mère en pique-nique à la montagne.
Mais... Oui, bien sûr, tout à fait. Je veux dire, dans l'idée, ça me dérange pas, c'est juste... Si soudain ! J'ai tellement juste envie de prendre une douche brûlante et de manger des frites dans mon lit devant Alien ou Le Seigneur des Anneaux que j'ai du mal à me projeter jusque là. J'ai du mal à me dire que je reverrai Cadno après ça. Alors que si, Enoch, ooooh oui tu vas la revoir, porter ta croix et battre ta coulpe avec le Grand Moineau de Game of Thrones derrière toi dans ta tête qui agitera une cloche en criant "SHAME !" dès que je la recroiserai. Eh oui, va falloir vivre avec maintenant, la honte, avoir montré son petit enfant intérieur, tenter des trucs. Je suis pas vraiment quelqu'un de courageux. Dès demain, je vais vouloir m'enterrer dans un trou. C'est sûr et certain. Mais j'vais pas dire non. Parce qu'on va se recroiser et que je sens qu'elle va me relancer. J'aurai besoin de ça dans tous les cas. Jamais, jamais, dans aucun scénario je trouve la foi en moi de la recontacter à propos de ça.

Never.

Ever.

Rire nerveux.

- Ouais, oui, oui, c'est une bonne idée. On peut faire ça. Ce serait bien.

C'est vrai que l'image qu'elle dépeint me donne envie. C'est juste que je suis profondément incapable d'organiser ce genre de choses. Je pourrais aussi en parler directement à Granny. C'est sûr qu'elle va trouver le numéro de Cadno même si je l'ai pas, préparer un pique-nique pour douze, choisir le meilleur itinéraire pour observer les plus beaux paysages des Highlands et se présenter à huit heures tapantes devant chez la garde forestière, un grand sourire aux lèvres, moi à moitié endormi sur le siège passager. Mary MacLaren, meilleur motivateur et facilitateur social depuis 1937.

On repart sur la faune. Elle ne connait pas bien les animaux marins, ce qui me semble assez normal vu son métier.
Les raies. Ouais c'est chouette les raies. C'est gluant, ça fille dans l'eau, comme ça, tsschhhh. J'aime bien aussi. Et elle apprécie les lamantins. J'espère, parce que souvent, ils ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Et ça, c'est juste inadmissible.

- De toute façon, une grande partie des animaux marins reste inconnue même des spécialistes. Les raies c'est super stylé. Tu en as déjà touché ? J'adore comme leur dos glisse.

Je sens les bras de Cadno bouger dans mon dos et je me demande ce qu'elle fait sans oser me retourner. Si je fais ça, c'est mort. Je réalise que je suis dans les bras d'un véritable être humain, qu'on est en train de blablouter comme si de rien n'était, alors que rien n'est pas. C'est juste un leurre. Continuons à nous mentir un peu, Enoch, veux-tu ?

Les animaux donc.

En particulier, un certain macareux de ses morts pour qui je me suis tordu la cheville. Si on m'avait dit, ado, que je serais capable de me blesser pour mon taf, je l'aurais pas cru. Mine de rien, j'en suis un peu fier. Alors, racontons.

- Ok, c'est simple en fait: je devais checker les bagues de tous les oiseaux marins qui changent de lieu pendant leur saison des amours, pour les envoyer aux chercheurs qui font des statistiques sur l'impact du changement climatique sur le rythme des espèces. Bref. Il faisait moche et les rochers glissaient, j'ai voulu me rapprocher d'un macareux et je suis tombé comme une merde. Fin.

J'espère que ça la fera rire un peu. Elle bouge de nouveau pour poser sa tête sur mon épaule. Poser sa tête sur mon épaule ??? Panique, panique. Je commence à me gratter les ongles. Enoch, Enoch. Toi-même tu t'es appuyé sur elle et vous êtes littéralement en train de vous faire un câlin si t'y penses -oh mon dieu, ne pas y penser- alors essaie de ne pas être trop désagréable.
Toutefois y a un truc à l'intérieur de mon ventre qui explose, je frissonne, et la panique s'insinue peu à peu dans mes veines. J'essaie de la contenir en continuant à tripoter mes ongles et les manches de la veste que Cadno a bien gentimment posé sur moi. C'est. Pas. Grave. Le geste de la garde-forestière m'a ramené à la réalité et à l'absurdité de la situation. A mon propre ridicule et à mes peurs. Mais faut pas y penser. On discute. Tout va bien se passer. Je concentre vivement mon regard sur mes ongles tout rongés. Incroyable comme vue.

Ca tombe bien, elle me parle des animaux qu'elle aime. Encore une qui sait pas choisir. Un petit détail qui me rapproche d'elle et me fait redescendre d'un cran sur le chemin de la détente. Ok, que des animaux d'Afrique. J'y suis jamais allé. Je suis allé dans des zoos étant petit mais c'est tout. J'aimerais bien en voir à l'état sauvage.

- T'es une meuf de la savane quoi. Je savais pas que Cadno ça voulait dire renard. C'est en quelle langue ?

Je dirais un truc genre gaelique mais j'en sais trop rien, j'ai que des rudiments dans cette langue pour laquelle mes grand-parents ont essayé de m'intéresser. J'ai fini par essayer d'apprendre l'elfique de Tolkien avant d'abandonner quand je suis parti aux Etats-Unis. A l'occasion, j'aimerais bien m'y remettre. Mais bon, l'escalade, les langues... Pas tous les engagements d'un coup, sinon je vais juste rien faire. C'est plus facile de s'imaginer faire des trucs de ouf que de travailler pour avoir de vraies compétences.

Je fais une grimace à la mention de ses parents. Pas parce qu'elle parle de fantôme mais surtout parce qu'être orpheline, ça doit être la loose. C'est un peu le fantasme ultime à l'adolescence, parce qu'on se cherche, on se veut d'un destin exceptionnel, sur le modèle d'Harry Potter ou d'Ewilan Gil'Sayan. Mais hm hm. En vrai on est l'enfant de nos parents, ils sont relous, souvent on les aime quand même et la vraie difficulté dans la vie c'est d'apprendre à vivre avec. Moi j'arrive plus à me mentir sur ce point : mes parents m'ont aidé, même si je déteste leur milieu et une partie de leur valeur. Et si j'avais failli mourir d'un coma éthylique à 22 ans étant orphelin, pas sûr que j'aie survécu longtemps ensuite. Donc bref, c'est triste d'avoir perdu ses parents. Parce qu'en vrai c'est pas si ouf de pas avoir de filet de sécurité. Même si à 50 piges c'est plus facile qu'à deux et demi, j'imagine. Ou pas. J'en sais rien.

J'ai déjà dit que la vie c'était trop compliqué pour moi ?

J'crois qu'elle s'est un peu raidie, peut-être qu'elle a senti le retour furtif de mon mal-être, ou qu'elle a froid ? Je lui demande.

- T'as froid ?

Peut-être que ça explique aussi le câlin, mais elle a aussi admi être très tactile. En tous cas elle continue la conversation et me demande pourquoi ma spécialisation. Ahlala, vaste question. J'essaie de répondre directement de mon petit coeur tout gris aux artères certainement un peu bouchées. J'espère que mon âme est plus soyeuse et jolie que lui.

- J'adore la mer. C'est aussi pour ça que j'aime comment c'est ici. Mon grand-père m'a appris la voile et la pêche. C'est un monde à part entière, t'imagines tout ce que ça cache un océan ? Je sais pas comment expliquer c'est... C'est mieux que tout je trouve. J'sais pas c'est comme... Magique. Ouais. L'eau, pour moi, c'est de la magie.

Explication d'une clarté sans précédent. Mais je sais pas, rien que cette cascade là. Ces petites gouttes qui reflètent la lumière et sautillent pour rejoindre un grand tout, c'est presque comme des petites fées. La force des jedis, si on pouvait la voir, ça pourrait ressembler à de l'eau. On a pas d'énergie cosmique ou je ne sais quoi dans la vraie vie. Le seul vrai mystère, qui est à la fois rassurant et apaisant, c'est la mer. Je peux rester des heures sur un rivage à contempler, composer des tas de chansons nulles dans ma tête et me prendre pour un poète fragile. Et maudit. Très important d'être un poète maudit.

Je me tais un peu puis frissonne de nouveau de froid et réalise que je peux pas laisser la conversation en plan comme ça.

- Et toi ?

Facile. Toujours relancer les gens. Non, en fait, pas toujours. Quand un connard est en train de vous expliquer pourquoi faudrait fermer toutes nos frontières et que les jeunes d'aujourd'hui n'ont aucune culture et aucun respect de rien, faut pas relancer. Faut dire "oui oui" et se barrer à la première occasion. Quand un enfant vous babille dessus ses histoires de "machin n'a plus été ma copine", faut pas relancer non plus. Sinon ça finit jamais. Mais là oui, là, je veux bien savoir d'où vient la vocation de Cadno. Tout pour retarder le moment où je devrais affronter la vérité en face : je suis dans les bras d'une inconnue, je me suis totalement ridiculisé et j'ai envie de m'enterrer sous ma couette et trois plaids en tartan.
Cadno Tywyll
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# 18.11.21 15:13
Promenons nous dans les bois ...
I CAN SMELL THE LEAVES THAT FALL AND BURY THE SOIL


Cadno avait tout simplement oublier qu’elle ne connaissait Enoch que depuis peu. C’était déjà un ami. Il n’y avait pas besoin de plus pour elle. Elle oubliait rapidement qu’elle n’était pas censé être tactile, ou que tout le monde n’était pas comme elle. Olaf. On l’appelait Olaf en Afrique après la sortie de la reine des neiges … parce qu’elle aimait les gros câlins, pas pour le ventre dodu. Alors, elle n’était pas gêné de leur position. C’était peut être un peu bizarre quand on y réfléchissait un peu … et normalement ça se fait pas … mais après tout, les fantômes existaient et elle avait hérité d’un revenant alors … Ce qui se fait ou ne se fait pas été relatif.

Elle, en tout cas, ne comptait pas s’en formaliser plus que ça. Bon, c’était la première fois qu’elle faisait un aussi gros câlin à un humain, et encore plus un humain qu’elle venait juste de rencontre … mais elle avait passer bien plus de temps sur le dos de Lawrence alors … elle espérait que l’homme ne lui en voudrait pas, à l’image de son rhinocéros. Beaucoup d’animaux lui manquait, mais lui c’était un level au dessus.

- Oh. Je serais ravi de rencontrer ta grand-mère alors, tu pourras lui dire de ne pas hésiter avec moi, sauf si je suis en haut d’un arbre à vérifier un nid de guêpe, je tiens à ma vie.

Cela lui était déjà arrivé qu’on la surprenne pendant qu’elle devait gérer des animaux dangereux … et si le nid de guêpe était une idée qui venait d’un douloureux souvenir, elle savait qu’il pouvait y avoir bien d’autres situations. Elle n’était pas garde forestière de métier, elle était soigneuse dans des refuges … mais bon, la ville cherchait une garde forestière, et c’était le plus proche de ce qu’elle aimait. Elle avait dit cela dans un sourire, mais elle était déjà en train de cartographier les endroits qu’elle avait vu dans son esprit. Ainsi que les endroits qu’elle n’avait pas encore vu… peut être pourrait-elle leur proposer une visite plus loin aussi ? Elle savait qu’avec une heure de route, il y avait une chaîne de montagne qui semblait tout à fait adorable.

Il faudrait qu’elle trouve une carte. Elle avait tellement hâte en réalité qu’elle eu un nouveau sourire vers Enoch. Ouais, ça pourrait être super bien, et faire de l’escalade … ou alors juste de la marche, elle aimait aussi la randonnée. Elle avait eu l’occasion aussi de faire du canicross une fois avec une association. Il lui faudrait un chien maintenant qu’elle n’avait plus à partir de pays en pays.

- On fera ça alors.

Rajouta-t-elle simplement parce qu’elle avait l’impression que l’homme avait besoin de l’entendre… Elle ne comptait pas éviter Enoch après cette histoire … en faite, la situation et la position étaient deux bonnes raisons pour rester lié à lui… Ils étaient en train de vivre quelque chose de … hé bien … unique ? Elle aurait dû mal à ne plus parler à l’homme ensuite. C’était même impossible pour elle. Elle sourit encore

- Je suis bien d’accord ! La mer a encore pleins de découverte à offrir. J’en ai touché une, plus petite avec mon tuteur. Il m’avait amené voir des raies dans un aquarium et elle m’avait sauté dessus. J’ai eu si peur que j’ai fini à l’eau.

Elle ne dit pas que c’était pour une raison d’entreprise. Son tuteur possédait un zoo et avait voulu y mettre un aquarium. A l’époque, Cadno ne le savait pas du tout, et donc elle n’avait pas compris l’importance de ce rendez-vous. Quand elle était revenu, à la fin de la réunion de son tuteur, complètement trempé… elle avait fait rire tout le monde. Son tuteur ne lui en avait pas voulu, alors même qu’il y avait des pancartes partout pour dire de ne pas essayer de toucher les animaux. Ce souvenir fit naître un sourire sur ses lèvres. C’était pour ça aussi qu’elle aimait les raies. Son tuteur lui offrait souvent des peluches, ou des documentaires, ou d’autres affaires avec l’animal en l’honneur de cette journée. Elle sourit à son histoire.

- Je vois … il est grand temps que tu fasses des cours avec moi. Comme ça la prochaine fois,  tu ne te feras pas mal. En tout cas, c’est bien que cela ne soit pas plus grave.

Elle ne rajouta pas que le fait de s’approcher de rochers glissant était pas forcément malin … même si la bonne chose était de ne pas s’approcher de pierre qui glissaient, elle savait que si un animal l’attirait, elle se mettrait elle aussi bien en danger pour le voir de plus prés… Il ne fallait pas dire des conseils qu’on ne suivrait pas soit même. Elle sent la panique de l’homme quand elle le touche, mais elle peut rien y faire. La position choisie avant été douloureuse à garder, et avoir la tête contre son épaule était plus simple. Désolée, pensa-t-elle sans le dire pour essayer de le calmer à nouveau.

Parler le calmer, et ça elle savait faire. Elle ne comprenait juste pas … si leur position le gênait pourquoi ne partait-il pas ? Si à l’inverse ça l’aidait pourquoi ne pas s’abandonner ? Elle ne disait rien pour l’empêcher et elle serait mettre le holà si ça dépasser les bornes. Son commentaire la fit rire.

- Une meuf de la savane. En effet. Je suis allée travailler plusieurs années, et j’y retourne souvent d’ailleurs, dans une réserve africaine. J’en ai fait d’autres, mais celle-ci est la meilleure et celle où je me sens la plus vivante.

Elle pensa à Lawrence et à tous les autres. Etrangement, le visage de ses collègues n’apparurent qu’une fois que tous les animaux qu’elle avait aimé soit passé dans son esprit. Elle aimait les humains, mais les animaux avaient besoin d’aide… en tout cas, quand on lui amenait un animal ce n’était pas pour lui brosser les dents … alors elle ne pouvait que les aimer.

- Cadno Tywyll, ça veut dire le renard sombre, ou noir, en gaélique. Mon père voulait absolument que notre famille possède un lien avec ce pays, alors qu’il n’y a jamais mis les pieds.

Lui-même n’avait pas un prénom très gaélique … et la mère de Cadno lui avait raconté que son père avait supplié des jours durant pour trouver quelque chose d’original, que personne ne connaissait … il voulait même commencé une mode … Cadno avait compris très vite que son prénom faisait parti des prénoms « étranges » qu’importe le pays ou elle était. Elle n’en avait pas honte pour autant. Cadno était le symbole que son père utilisé pour elle. « Ma petite renarde » lui disait il quand elle avait fini de faire une bêtise. Entre la raie et le renard, elle en avait des liens symboliques avec les animaux … comment pouvait-elle faire autrement que les aimer alors ?

Quand il lui demanda si elle avait froid… elle réfléchit … la vérité c’est qu’elle était trempé et qu’ils ne bougeaient pas depuis un moment … donc elle avait un peu froid… de plus, elle avait donné sa veste et se retrouver en débardeur… pratique pour l’escalade, pas pour éviter de frissonner quand des gouttes d’eau descendait le long de ses bras… Mais elle ne voulait pas que l’homme se sente pas. Elle lui répondit alors avec le plus d’honnêteté possible.

- Un peu, mais ça va, tu me réchauffes.

Ce qui était la vérité. Les zones en conctact avec l’homme était chaude …Cela ne serait pas le cas quand ils se sépareront … mais elle y pensera plus tard. Elle écouta sa réponse suivante sans bouger. Elle avait prévenu dans sa tête, ce n’était pas elle qui ferait le premier geste pour se séparer de lui. Tant qu’il en aurait besoin, elle sera fidèle au poste… et elle le laissera simplement quand il ne voudra plus d’elle. Dit comme ça, ça faisait violent, mais elle se comprenait. Il finit de parler et elle réfléchit à ce qu’il venait de lui dire. Elle réfléchit vraiment alors qu’il frissonnait un peu… Son prof de survie la tuerait si elle savait qu’elle attendait pour faire sécher leur vêtement. Oui, bon elle l’avait déjà assez traumatisé comme ça non ? Elle réfléchit.

- La raison pour laquelle tu aimes la mer, je crois, est la raison pour laquelle je préfère la terre. L’inconnue. La mer, il y a pleins de choses qu’on ne connait pas … tu imagines, tu trouves un poisson inconnu, tu veux l’aider, mais tu ne sais pas, parce que tu ne connais pas ce qu’il faut faire… La Terre, les animaux terrestres, je les connais, peut être pas tous mais assez pour pouvoir aider, être un atout… dans l’eau je me sentirais comme … un petit boulet qui coule … bien que je rêverais de faire un câlin à un boblfish, je trouve ces poissons trop mignons !

Oui personne ne trouvait les boblfish mignon sauf elle… on allait pas commencer à la lancer sur la beauté des Haye-haye, on s’en sortirait pas. Elle reprit.

- Sur la terre, je me sens plus à l’aise. Je me sens libre. Je préférais escalader des murs que nager, bien que j’apprécie cela aussi, j’aime le sport. Et puis, j’ai aussi plus peur de la noyade que de tomber.

Même si dans tous les cas elle risquait de mourir … MAIS on allait pas chipoter sur les termes maintenant.

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# 19.11.21 23:56
Deux oiseaux mouillés, qui n'osons plus bouger

Elle est un peu drôle aussi, Cadno. Je l'imagine maintenant galérer avec un nid de guêpes et se faire embêter par les promeneurs. Pas ouf. Surtout si t'es allergique. Perso, je suis une chochotte donc j'admire de ouf qu'elle ait la foi de s'occuper de ce genre de trucs. Je ricane légèrement en faisant un signe d'approbation. Je pense que ma grand-mère serait plus du genre à essayer de l'aider plutôt que de lui parler sans se soucier de la dangerosité de la situation. Elle est folle, mais pas à ce point. Elle aime prendre soin des autres et elle est douée pour ça. Il suffit qu'elle papote avec quelqu'un une fois pour l'inviter à boire le thé et à manger des shortbreads la seconde. Le plus naturellement du monde. Je ne connais personne qui ne l'apprécie pas je crois. Si cette personne existe, elle a un coeur de pierre.

Puis Cadno me confirme que nous mettrons nos plans sur la comète à exécution. J'ai hâte de voir ça. Vraiment. Y a une petite boule de stress qui se forme dans mon ventre aussi, mais globalement, je suis content.
J'ai la sensation qu'un courant d'air glacé s'échappe de mon corps, qu'un étau se desserre lentement se mon crâne. Ma seule crainte à présent, c'est de vraiment réaliser que je suis en totale proximité corporelle avec une quasi-inconnue et il n'y a que cette conversation portée sur les animaux et les espaces naturels qui m'en détourne. Peut-être que mon cerveau fait ça parce que j'ai besoin, cet instant, d'une telle proximité. Nono a besoin d'une grande soeur pour chasser les vilains fantômes ? J'en peux plus de moi. J'me fatigue.
Heureusement donc que ma nouvelle rencontre me fait rire en me racontant ses mésaventures. Je repense à lorsqu'elle a sous-entendu que ses parents étaient morts et maintenant elle me parle d'un tuteur quand elle était petite. Est-ce que ma théorie serait juste et qu'elle serait vraiment orpheline ? Hors de question de demander maintenant. Je me contente d'écouter patiemment et d'imaginer une raie sauter sur mini-Cadno, qui, de peur en tombe dans un bassin, ce qui me suffit à continuer à rire.

J'ai l'impression qu'elle me juge légèrement quand je lui raconte l'épisode du macareux. J'vais vous dire, elle a bien raison. Parfois je suis tellement borné que je vais faire des trucs de toutes façons voués à l'échec. Et ensuite j'vais râler et plus jamais vouloir rien faire. Voilà l'histoire de ma vie. Et peut-être que Cadno va m'aider à être moins pathétique, yay ! Ca me fait rire, on dirait qu'elle va tout à coup prendre ma vie en main. En vrai ce serait flippant de ouf. Qu'elle décide de quasi m'adopter, comme ça, sur un coup de tête. Comme si j'étais genre, un chat des rues. Que je suis plus ou moins vu que c'est visiblement l'animal avec lequel on me compare le plus. Enfin bref, conclusion, elle a raison, je ferais mieux de prendre des cours d'escalade et s'il y a cette nana pour me motiver à le faire, tant mieux. Parce que oui, ça pourrait être plus grave. Et j'ai pas spécialement envie de mourir ou de finir en chaise roulante. J'acquiesce.

- T'as raison.

Sa façon de parler et d'agir me donnent un peu de courage. J'en ai pas beaucoup de base alors quand il apparait, je le remarque. J'arrive à m'imaginer me raper les mains sur des falaises pendant que la blonde corrige ma position. J'essaie de pas trop imaginer plus loin de peur d'angoisser. C'est déjà pas mal ce qui se passe dans ma tête là. Enoch arrive à penser à l'avenir -un vrai avenir hein, pas un fantasme ou un rêve- à court voire moyen terme et s'en réjouit. D'autant que ça implique une autre personne, presque inconnue. Je me contenterai de ça comme victoire pour la journée, avec le fait que je suis en train d'avoir une conversaiton plus ou moins normale avec cette femme. Hey, qui c'est qui dépasse peu à peu le stade de socially awkward ? Ok ok, ma gueule.

Apprécie plutôt le récit des aventures de Cadno-dans-la-savane Enoch. C'est encore mieux que Martine au cirque ou que Oui-Oui à la Plage. Ooooh. Mon humour interne atteint des sommets encore jamais égalés c'est pas possible ça.
TG Nono, TG.
Donc Cadno a vécu en Afrique. On dirait qu'on a des parcours de vie très différents, si j'avais vraiment été quelqu'un de courageux, j'aurais bien aimé partir à l'aventure comme ça aussi. Mais je suis pas sûr que j'aurais pu supporter la chaleur. Peut-être que j'aurais attrapé la malaria aussi. Vu comme je suis un fragile. Mon esprit a de toute façon dit "osef" et est déjà en train de vagabonder entre les herbes hautes et les baobabs. Dans ma tête, c'est trop bien une réserve naturelle en Afrique. Je suis certainement rempli à ras bord de clichés sur ce continent mais pour le moment, peu importe, je suis un lion qui baille sur son rocher ou une antilope qui court à perdre haleine dans le levant. Quand j'étais petit je voulais être Simba. Mais seulement la partie chouette de sa vie, pas quand il perd son papa. Je vais pas commencer à y penser sinon je vais pleurer. Go retourner à la réalité et poser quelques questions à Cadno.

- Tu étais dans quel pays ? Ca consiste en quoi un boulot dans une réserve comme ça ?

Elle est en tous cas assez dythirambique sur le sujet. Elle se sent vivante comme jamais là bas. Je comprends, un peu comme moi ici. A New York, je me suis vite senti mort. A Londres, ça allait. En Bretagne aussi. Mais ici, c'est mieux que tout. Je me sens plutôt en harmonie avec les choses et la nature - les humains faut pas déconner non plus - et je me sens libre. Je peux donc imaginer ce qu'elle ressentait là bas. J'ai plein d'interrogations qui se bousculent dans ma tête à propos de tout ça, mais j'arrive pas à tout sortir de façon cohérente, j'ai besoin de bien digérer mes pensées avant de les formuler, sinon ça sort comme ça veut, c'est bordélique, personne s'y retrouve et moi j'ai envie d'me buter.

Bien.

La voilà qui explique l'origine de son prénom. Elle a donc un nom de famille gaélique et ses parents ont voulu trouver un prénom qui collait. Je sais pas si c'est logique en tous cas c'est... Original. D'après l'accent de ma presque-consoeur, je dirais qu'elle est américaine mais je serais bien en même de dire de quel état exactement. Mais du coup j'imagine qu'elle a des origines écossaises ? C'est peut-être une espèce de quête de racines qui l'a ammenée jusqu'à notre petite bourgade au bord de la mer ? Trop de questions, trop de questioooons. Mon mental ne sait plus où il en est et mon imagination fuse de partout à imaginer l'enfance de la garde-forestière, son père qui fantasmait ses potentielles origines, ses ancêtres pélerins qui ont débarquer sur le Nouveau Monde...

- Cadno Tywyll... Me contenté-je de remuer entre mes lèvres. C'est pas mal. Tu as des origines d'ici ?

Ma phrase est grammaticalement un peu approximative, ça fait ado attardé comme façon de parler mais je m'en fous. C'est souvent comme ça avec moi. J'aime l'anglais, j'aime le français, mais je parle comme un flemmard. Des fois ça sonne bien. Des fois c'est juste pratique. Et des fois je m'en fous.

Frisson de nouveau. Le ciel se couvre un peu derrière les feuillages, on dirait, et Cadno me confirme qu'elle a un peu froid. Mais je la réchauffe. Là c'est mon visage qui décide de cuire d'un coup et je deviens cramoisi. C'est gênant. Cette phrase est gênante. Cette phrase ramène trop à la situation de presque câlin qui est en train de se dérouler dans mon déni le plus total. Lentement, je baisse mes mains vers l'hummus de la forêt et commence à tracer des dessins dedans tout en m'éloignant de Cadno -sur les fesses, oui-. Je fixe le sol très intensément, comme si j'allais lui faire une déclaration d'amour à celui-là. Je serre une dernière fois la veste de la garde-forestière contre mes épaules avant de la lui tendre.

- Tiens alors, tombe pas malade.

Je croise pour la première fois son regard depuis la crise. Oooh. Des yeux d'humaine, un vrai gens. Il y a vraiment de la douceur dans son regard. Je vais cramer sur place je crois. Je suis la gênance. J'ai du mal à croire que j'ai été physiquement -et mentalement un peu, faut l'avouer- si proche d'elle il y a quelques instants. Mon cerveau fait tout pour pas s'avouer le fait que c'était agréable, parce que je trouve ça trop chelou. J'espère qu'elle verra quand même à quel point je suis reconnaissant. M'en veux pas, steuplait, je suis extrêmement lent socialement parlant. Ni mon corps ni aucune partie de moi n'arrive à être à l'aise si rapidement. Heureusement que tu parles, ça me fait penser à autre chose, heureusement. En plus c'est très intéressant. Elle préfère les terrains connus, pour pouvoir aider. Ca colle avec le personnage qu'il m'a été donné de rencontrer jusque là. La réflexion se tient. Je mordille l'intérieur de ma joue pour réfléchir à ces belles paroles, je lâche un petit bruit de désapprobation quand elle mentionne les blobfishs.

- En fait, c'est pas des masses roses flash moches dans...Dans leur monde. Dans les abysses quoi. Un blobfish qu'on sort de son milieu est soumis a une pression gigantesque -j'écarte les bras de haut en bas pour montrer la proportion du truc- ce qui les défigure complètement quand ils arrivent à la surface. C'est assez horrible en fait, quand on y pense.

Je m'arrête subitement pour contempler le sol sur lequel mes affaires gouttent lentement mais sûrement, parce que je dois avoir l'air d'un monsieur je sais tout. Mais c'est ignoble. Je me devais d'en parler.

- C'est difficile de faire un câlin à un poisson en vrai, ajouté-je, penaud. Mais j'vois ce que tu veux dire.

J'ai sincèrement de la peine pour les blobfish qui sont déformés à vie d'avoir été emmenés dans des labos humains pour être étudiés. Je me demande si ça les fait souffrir. Faudrait que je me renseigne. A tous les coups j'aurai oublié dans une heure et jamais je googlerai ça. J'espère que je le ferai quand même.

Je sais pas quoi dire de plus sur le fait qu'elle aime la terre. Je suis juste content d'apprendre ça sur elle, c'est un autre point de vue sur l'existence et ça me fait du bien. J'espère qu'on peut voir que je suis réellement intéressé. J'me dis que peut-être on se complète. J'aime bien cette pensée. Ca me fait sourire.

Je tords mes lèvres en une grimace qui essayait d'être un sourire. Loupé. Au moins elle continue de me parler du fait qu'elle est plus à l'aise sur terre qu'en mer. Mais elle aime nager, car elle aime le sport en général... Qui est surpris ? Franchement, pas moi, parce que, déjà si je jette un coup d'oeil et que je suis honnête, elle est grave bien foutu et ensuite, ça a l'air d'être une telle bombe d'énergie... De quoi me faire passer du stade de loir en puissance à grosse larve bien dégueue bavant dans son antre de frites et de cup noodles. J'ai une hygiène de vie déplorable. Passons.

Je re-frissonne. A tous les coups elle va retenter de me filer sa veste, voire un câlin. Et je veux pas qu'elle ait froid à cause de moi. Il faudrait peut-être qu'on bouge. J'aime pas bouger en général, j'ai la flemme. Sauf au travail et en bateau. En général, là, ça va. Je ne pense même pas la flemme dans ces situations. Elle fait partie alors d'une autre réalité. J'ai tellement de chance d'avoir ce travail en vrai. Ce qui ne me dit toujours pas comment je pourrais suggérer à Cadno qu'on aille se changer. Lui proposer chez moi me semble beaucoup trop précoce, chez elle, malpoli, alors quoi ? Rester vague. C'est bien ça. Vaaaague. Floush. Comme une vague.

- On devrait peut-être se changer nan ?

Se changer où, ça, je sais pas, j'ai rien dit. Je lui laisse le loisir d'inventer une solution parce que je suis lâche et que je contourne les situations qui ne me plaisent pas. Repartir sur la conversation de base. Le sport, la nature, tout ça.

- La noyade c'est la pire mort, je crois. Mais l'escalade ça peut faire peur aussi. T'as vu 127 heures ?

J'en frissonne rien que d'y penser. J'ai mal, j'ai mal, j'ai mal. Qui a eu idée de raconter une histoire pareil en film ? Brrr. C'est fou comme la souffrance me fascine autant qu'elle me rebute. Moui. Gardons cette pensée pour les soirs d'insomnie.
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# 21.11.21 18:29
Promenons nous dans les bois ...
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La blonde ne se sentait pas drôle… loin de là d’ailleurs … elle avait plutôt l’impression d’être un rat joie le plus souvent, trop stricte ou sévère, surtout envers elle-même … mais elle avait appris qu’elle pouvait être marrant des fois. Elle ne savait même pas pourquoi, mais si ça permettait de rendre une personne heureuse, de faire naître des sourires, alors on pouvait rire d’elle. Cela lui ferait plaisir.

La créa adore les shortbreaks, c’est genre sa passion, qu’elle a refilé à tous ses personnages, et donc Cadno ne pourrait être qu’heureuse d’être inviter pour le goûter … si c’était un nid d’abeille, elle pourrait même en apporter le miel, peut-être.

Donc. Elle était ravi d’entendre Enoch sourit à ses mésaventures, peut être pourrait elle lui en raconter d’autre, une autre fois, et que cela fera qu’il se sentira moins honteux de la situation chaotique de leur rencontre ? Elle en doute … elle a l’impression de le jeune homme continuerait à se passer cette histoire encore un moment dans la tête.

- Tu apprendras m… Enoch que j’ai toujours raison. Et si j’ai tort, c’est que je n’avais pas toutes les informations pour avoir raison.

Elle sourit à nouveau … elle avait failli dire « mon petit Enoch »… elle avait tellement l’habitude d’utiliser ce sobriquet à tout va, animaux, humains, meilleur ami, arbre, qu’elle avait failli le sortir maintenant … et ce n’était clairement pas le moment.

- Dans la province du  Limpopo, Afrique du Sud. Le refuse est un refuge pour les bébés animaux qu’on a retrouvé sans mère. Le but étant de les aider, ne pas les faire mourir, tout en faisant comprendre qu’ils vont réussir à retourner dans leur habitat naturel, pour une grande partie en tout cas. Sinon on faisait des transferts. Entre refuge, ou même entre pays. Même si les zoos ou les réserves naturelles pas d’origine ne sont pas le meilleur, souvent c’est mieux que ce qu’on peut leur trouver dans le refuge.

Lawrence était une double exception. Il avait été prit en charge alors qu’il était déjà un adulte, et sauver aussi, et en plus il avait le droit de séjourner à vie dans le refuge ….parce que c’était Lawrence et qu’il n’aurait plus la capacité de se défendre dans la nature. Même si beaucoup de leur résident temporaire se faisait tuer en sortant, par le cycle de la vie, Cadno avait fait des pieds et des mains pour garder son petit Lawrence avec elle.

- Le but est donc de préserver leur statut d’animaux sauvages, tout en les sauvant, les soignant, les aidant même à se reproduire pour certaines espèces qui sans l’aide de l’humain, aurait un risque d’extinction globale.

Bien que l’humain soit souvent la principale cause de cette extinction … si elle aimait les lions, elle savait qu’on avait tiré sur tous les lions blancs comme s’ils étaient des trophées … elle savait aussi que les loups, espèce pourtant bien plus répandu, était tué car « nuisible » … Aucune espèce ne devrait être considéré comme nuisible. Pas dans son milieu naturel, peut être … un loup qui fouille une poubelle n’a rien à y faire… mais pour cela il faudrait accepter que le loup à faim et lui laisser faire sa vie dans la forêt…

Cadno allait faire en sorte de rajouter des moutons dans cette forêt, qui auront le droit de vivre, et aideront la chaîne alimentaire pour éviter que les prédateurs n’en sortent et risquent un coup de fusil d’un idiot qui ne comprenait pas le principe même de la faim. Elle arrêta là ses pensées.

- De très vieilles origines, bien que mon père en avait toujours le nom. Cela date de mon arrière arrière arrière grand-mère, si je ne me trompe pas. Mais le « ici » n’est pas exact. Je ne sais pas exactement d’où venait ma famille en écosse, j’aurais dû le demander à l’avocat mais ça m’est sorti de la tête.

Tant qu’à faire qu’on fasse plus de recherche pour retrouver l’héritier d’une fortune que pour trouver un foyer à une enfant, elle pouvait bien avoir les informations non ? Quand ses parents sont morts, on ne lui avait trouvé aucune famille, aucun lien, et le patron de ses parents étaient devenus son tuteur. Quand les parents d’Annie sont mort, en laissant une fortune et une revenante à l’héritier de sang restant, on avait réussi à la trouver elle. Si le monde n’était pas d’une délicate ironie, qu’est ce que cela pouvait être ?

Enoch se recula d’elle, et elle sourit malgré le froid qui se figea dans ses affaires mouillés. Il lui tendit alors sa veste. Elle la prise en le regardant … Elle plantait ses yeux sur lui et semblait analyser rapidement le mal de chacun. Il avait plus froid qu’elle, et il serait plus malade… et en plus, elle sentait que ça risquerait de le miner encore plus. Elle n’avait pas encore mis la veste quand il parla des poissons.

- Je me demande à quoi ils ressemblent alors dans leur milieu. Les abysses, un autre lieu qui me fait flipper personnellement. Pourquoi ne reste-t-il pas dans leur milieu ?

Est ce que les boblfish pouvaient hériter d’une fortune dans un autre milieu et n’avait pas le choix de venir ? Elle les aimait d’un coup un peu plus. Puis elle eu un petit sourire quand il dit que c’était difficile de faire un câlin à un poisson.

- Je suis sûr que c’est plus facile que pour la raie ! Alors j’ai toute mes chances, j’ai déjà l’expérience !

Elle observa l’homme, inconsciente de sa pensée sur le sport et son corps, sinon elle l’aurait invité à venir avec elle, et sourit quand il finit par lui proposer de bouger. Doucement, elle se releva et étira ses jambes, ses bras et fit un sourire pour lui tendre la main.

- Il y a un chalet, avec de quoi faire du feu et mettre nos vêtements à sécher, et même peut être manger, un peu plus loin. Si je me trompe pas, il devrait se trouver à dix minutes vers le nord.

Le temps allait finir par se refroidir clairement et pour peu leur vêtement ne sécheront jamais sans un petit foyer pour laisser crépiter le feu. Elle sourit doucement, et espérait de tout son coeur que la dernière personne qui était aller dans le chalet avait laissé des habits de rechange. Cadno en mettrait d’autres plus tard pour les promeneurs qui, comme eux, se retrouverait en rade …mais elle aurait besoin maintenant.

- Je pense que c’est mourir d’une hémorragie la pire. Pas question violence physique bien sur, mais moral. Si tu meurs parce que ton sang sort de toi, tu as rien à faire, il sortira. Quand tu te noies, tu as toujours l’espoir de trouver de l’air, tu vois ?

Elle ne savait pas si elle devait réellement dire cette pensée … on la prenait pour une folle souvent. Paul, son meilleur ami restait en Afrique, lui disait qu’elle devait arrêté de penser ainsi sans filtre …mais elle ne pouvait simplement pas… de plus, elle trouvait la conversation intéressante, elle n’allait pas commencer à se taire maintenant.

- J’ai vu le film, ou j’ai lu le livre, je ne sais plus. Cependant, l’homme du film a fait presque toutes les erreurs à ne pas faire quand on est un alpiniste chevronné, alors bon …

Elle le plaignait d’avoir perdu son bras, oui, bien sur, c’était affreux, c’était certainement douloureux … mais elle espérait que ce film aie fait comprendre aux gens ce qu’il ne fallait pas faire … après ce film, elle avait lu un article qui parlait de l’augmentation d’alpiniste amateur qui s’était perdu dans tel ou tel montagne …

HRP - (je n’ai jamais vu le film, alors je ne sais pas s’il fait vraiment des erreurs mais pour le bien du rp, si ça te va on va dire que oui x’D)

Enoch L. Martin
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# 22.11.21 18:34
Il n'y a que nous en somme, dans ce lieu oublié

J'affiche une moue bizarre. Je déteste quand les gens prétendent ou sont persuadés d'avoir toujours raison. Un rire sarcastique est sur le point de m'échapper, mais la deuxième partie de la phrase de Cadno me calme un peu. Le classique, c'est "j'ai toujours raison, même si j'ai tort". C'est insupportable, parce que la plupart des gens qui disent ça le pensent un peu, au fond. Et un peu d'humilité, ça vous étoufferait ? Bande de cons. Non, là, outre ce petit ton moqueur que je commence à apprécier chez la garde-forestière, elle dit quelque chose de très rationnel : elle aurait raison si elle avait eu tous les éléments pour. Ca me plait plutôt. Ca exclut peut-être certaines considérations morales mais globalement, l'idée est intéressante. Si on a toutes les infos sur un sujet et qu'on peut les comprendre, comment pourrait-on avoir tort ? A méditer. C'est difficile de s'imaginer tout savoir. Je me mordille les lèvres tout en les remuant, me demandant une seconde pourquoi elle a hésite sur mon prénom et dit :

- Mmmoké. Sauf que personne n'a jamais toutes les informations sur tout.

Elle me sourit puis m'explique tout sur ce qu'elle faisait en Afrique. Afrique du Sud plus précisément, parce qu'un continent entier, c'est plutôt énorme. C'est très occidentalo-centré mais je sais pas grand chose de ce pays, à part qu'il y a eu l'apartheid. Ah et le groupe Die Antwoord vient de là bas.
Cadno avait donc travaillé dans un genre... D'orphelinat pour les animaux sauvages. C'est hyper mignon. Ca doit être genre le boulot de rêve. Pas accessible à chacun, bien sûr. Mais c'est genre, comment être un bon être humain. Dédier chaque jour de sa vie à combattre l'oeuvre des braconniers et à aider des p'tits machins sans défense. Qui deviendront des grands machins dangereux, mais toujours un peu sans défense face à l'Homme, quand même. Wah. Je me demande pourquoi elle a quitté ce poste pour venir s'installer ici. C'était peut-être pas son choix. Je ne pense pas être assez légitime encore pour le lui demander, peut-être en dissimulant ma question par une autre genre "mais qu'est-ce qui t'amène à Northwhich, dis donc ??".

- T'y étais longtemps ? Ca avait l'air trop bien en tous cas, tu as dû vivre des expériences de fou. Ca doit être trop dur de pas s'attacher et à la fois de prendre assez soin de ces animaux pour qu'ils aillent bien...

Mon regard recule et je me perds dans une rêverie au milieu des baobabs, des girafes et des lions. Quand j'étais petit j'étais fan de Narnia et je rêvais moi aussi de pouvoir chevaucher un lion géant comme Aslan. Ce serait juste tellement stylé. Je suis sûr qu'une crinière de lion c'est le meilleur oreiller du monde. J'ai vu un jour une vidéo d'un mec -en Afrique du Sud, je crois, justement- qui rentre pépouze dans des enclos de fauves et qui leur fait des câlins, comme s'ils étaient des gros chatons. Le gars fout le seum. Moi aussi je veux un doudou lion. Si Cadno me dit qu'elle a déjà fait un câlin à un fauve je boude. Ou alors j'essaie de devenir son ami pour qu'elle m'emmène là bas et me présente à ses potes de la savane. Ah-ah-ah. C'est un peu ambitieux comme plan, ça, mon p'tit Nono.

Je l'imagine très bien bronzée au milieu des herbes hautes, avec un short beige - ouais, tous les gens qui bossent dans la savane ont un short beige- et une casquette, parlant avec des bestiaux énormes comme si elle était leur pote depuis toujours. Ouais, du peu que je sais de cette femme actuellement, ça lui va bien. Ce serait trop cool de pouvoir lire dans ses souvenirs pour vivre ça par procuration. Evidemment il n'y a que cette daube de pouvoir de médium qui existe et zéro trucs cools comme la téléportation, la métamorphose en animal ou le fait de pouvoir communiquer avec eux, par exemple. Parler avec des morts, voilà tout ce à quoi j'ai droit. Le monde est glauque, faudra bien s'y faire. Soupir mental.

Je crois que j'avais deviné à peu près juste en tous cas, les origines écossaises de Cadno sont très anciennes, probablement du temps des premiers pélerins, donc. Ca avait l'air d'être un sacré cas, son père, pour s'y accrocher comme ça. Un genre de geek de la généalogie, probablement. C'est plutôt cool. Enfin, ce serait plutôt cool si les gens n'en profitaient pas pour essayer d'invoquer les âmes de leurs ancêtres ou autres. Ca devrait s'arrêter à des vieux papiers tout ce bordel. Oh, regardez la jolie photo d'arrière-mamie le jour de son mariage, elle était jolie hein ? Oui. Et voilà. C'est tout. On cherche pas à essayer de lui parler ou de voir son âme, parce qu'elle est PUTAIN DE MORTE BORDEL.

Ohla.

Calmons-nous.

Elle me parle d'un avocat qui aurait pu lui dire d'où était originaire sa famille, plus exactement, chose qu'elle ne sait actuellement pas. Un avocat ? Je hausse un sourcil interrogateur mais ne commente pas à ce sujet, de peur d'être indiscret. Ceci dit, si elle en parle, c'est que ça devrait pas être un souci non ? Je sais pas. Les gens sont tellement contradictoires parfois... Et je m'inclus dans les gens.

Bref, je décide simplement d'attendre qu'elle m'en dise plus, si elle arrive à lire mon visage absconc. J'ai la forte impression de beaucoup trop parler, et ça me met mal à l'aise. Mais c'est ça le problème, en fait. Je m'auto-met mal à l'aise, et comme la façon d'agir et de parler de Cadno me met à l'aise, ça fait un gros conflit "BOUM" dans ma tête et ma tête elle peut plus là, elle démissionne. Je tremble. Ouais ça c'est le froid.

Je vais presque jusqu'à penser que le sourire de Cadno me réchauffe, mais je trouve ça trop niais juste avant de le formuler et surtout abusé parce que je viens de la rencontrer et qu'on fait pas confiance aux étrangers comme ça. J'suis un peu con parce qu'elle avait froid, que je la réchauffais et que maintenant, elle a encore plus froid à cause de moi. Mais je lui rends sa veste alors ça compense, non ? J'suis gêné.

J'suis gêné, j'suis gêné, j'suis gêné.

Je suis coupé dans ma gênance par sa réponse sur les poissons, notre ami le blobfish en particulier. Comme la plupart des gens, elle n'a jamais vu à quoi ressemble un blobfish dans les abysses, normal. C'est vrai que sa tête après être remontée à la surface est tellement dégueu et fascinante à la fois que ça suffit déjà à notre cerveau pour se founir en réflexions cheloues sur la nature pendant quelques heures, au moins. On ne s'imagine pas forcément que le truc a subi un choc en arrivant jusqu'à nous. Même moi je l'aurais pas su si je trainais pas sur des insta de memes sur la biologie marine et la nature.
Le fait que Cadno ait peur des abysses me fait réfléchir un instant. C'est vrai ça, pourquoi j'en ai pas peur moi qui suis un peureux de première ? J'sais pas. Ma fascination pour les mondes étranges, je crois. Peut-être que si on me proposait vraiment d'aller les visiter, je flipperais. Mais rien que cette idée me fait courir des fourmis dans les doigts et des papillons dans le ventre, comme la première fois qu'on m'a emmené à Disneyland Paris et que j'ai fait Space Mountain. Parfois l'envie d'aventure est plus forte. Heureusement que c'est comme ça parfois. Ou pas d'ailleurs, puisque c'est ça qui m'a emmené jusqu'à New York et les pires années de ma vie. Enfin pires. Disons que les seuls moments de bonheur étaient aussi intenses que les moments de malheur. Des grosses claques dans la gueule. Bam. Je secoue la tête pour chasser mes souvenirs, me recentre sur Cadno et sur son regard qui est en train de me transpercer. Je sais pas ce qu'elle cherche, mais ça me fait flipper. Je commence à tirer sur mon pull trempé.

- C'est vrai que c'est flippant. C'est flippant mais stylé. Ils ressemblent à des gros poissons gris avec des grosses lèvres et des petits piquants sur la tronche, ils sont un peu plats du crâne. Mais les blobfishs restent dans leur milieu, c'est quand les chercheurs en récupèrent qu'ils finissent déformés à la surface.

Aucun intérêt pour un blobfish de remonter si haut. Aucun. D'ici à ce que le dérèglement climatique provoque ce genre de trucs... Nan j'pense pas. Les abysses nous survivront, elles sont trop bien protégées. Bien cachées. Comme la poulette.
Hm.

J'essaie d'imaginer Cadno faisant un câlin à un blobfish. J'avoue que c'est drôle. Un petit sourire se dessine sur mon visage, à peine entrecoupé par mes tremblements. Elle me jauge et je recommence à me tortiller sur moi-même. Qui que vous soyez, sauvez moi. La voilà qui se relève et me tend la main en souriant à son tour. Je sais pas quoi faire alors je lui balance un vague check dans sa paume ouverte.

- Alors j'ai hâte de voir ça.

Je parle du câlin Cadno-blobfish. Ca me ferait vraiment marrer, j'espère être là le jour où ça arrivera. A mon avis, le truc sera trop shooté pour se défendre. Mais je ricanerai quand même. C'est improbable mais j'espère que ce jour arrivera. Père Noël, si t'existes, écoute moi, stp.

Retour au sujet du froid et du fait qu'on est tous les deux trempés jusqu'aux os, merci moi. C'est vrai qu'il existe des genre de petits QGs, ou refuges, ou cabanes, ça dépend votre vision des choses, dans les endroits où travaillent les gens comme elle et moi. C'est bien pratique en cas d'incident et en cas de veillée nocturne. Parfois, ça peut éventuellement servir à des gens qui se paument. J'avoue que ça me parait la solution optimale. Avec un peu de chances, y aura peut-être même des toilettes ou une mini salle de bain où je pourrai me cacher pour me changer. J'acquiesce donc en hochant de la tête et me dirige vers le nord, suivant la cheffe comme un bon petit soldat. Ou petit canard. Mouillé.

Pour égayer notre chemin, nous avons notre charmante conversation sur les façons de mourir. Moi depuis que j'ai lu 1Q84 de Haruki Murakami, je suis convaincu que c'est l'asphyxie/la noyade qui est le pire. Parce que jenesaisplusquelpersonnage explique en long en large et en travers tous les effets que ça a sur le corps. Ca a l'air extrêmement douloureux. Et long. Si long. Et tu cherches. Justement, c'est cet espoir évoqué par ma compagne d'infortune que je trouve insupportable. T'as de l'espoir, mais si t'es parti pour te noyer ou pour asphyxier, à mon avis, ça va pas s'arranger. Comme la scène avec la piscine dans la Servante Ecarlate. Brrr. Je commence à m'inventer des fantômes tout seul dans ma tête, c'est pas bon. Répondre à Cadno.

-Mmmmh... Je sais pas, tu peux avoir l'espoir de réussir à te recoudre ou d'arriver à trouver des secours non ? Avoir de l'espoir de survivre jusqu'à la fin, c'est pire que tout. Je trouve.

J'essaie de coller mes mains dans mes poches, mais c'est gelé, échec. En plus, je réalise que mon paquet de clopes est foutu. Ben voyons. Comme si c'était déjà pas assez cher tiens. J'ai du tabac mouillé qui me colle sur les doigts. Je m'essuie d'un air dégoûté sur mon pantalon. Ca marche pas. Parce que le pantalon est mouillé aussi. Merde. Plus qu'à continuer à avancer avec mes doigts pleins de tabac. Cadno se souvient à peu près de 127 heures, je vois qu'elle aussi en a fait l'infortunée expérience, je sais pas si c'est pareil en livre ceci dit. C'est vrai qu'il fait le mec, prévient personne, crapahute dans les rochers et bim. On peut au moins lui accorder le fait qu'il est pas mal équipé, vu qu'il arrive à survivre aussi longtemps. C'est fou. Moi je me serais mort de peur dessus, direct. Et je préfère, plutôt que de souffrir comme ça pendant de looongues heures. J'ai pas le courage, merci de me faire crever direct, bye bye.

J'ai bordel de froid. Vivement qu'on arrive.
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# 22.11.21 21:02
Promenons nous dans les bois ...
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Elle était d’accord. Personne n’avait toutes les informations. Cependant, elle pensait avoir assez souvent assez d’informations pour avoir raison. Elle adorait apprendre, elle adorait parler, et elle évitait souvent de se vanter de savoir plus. Elle sourit alors à l’homme et lui fit un geste de la tête pour lui dire qu’elle était d’accord.

Par exemple, elle pouvait dire qu’elle et Paul était les spécialistes du refuge, et si quelqu’un essayait de leur faire dire l’inverse … et bien il pourrait y avoir des meurtres. Cadno et son ami avait déjà dû combattre contre des riches habitants qui ne voulaient plus, ou pas, de refuge. Elle a dû supplier, avec des mots et des histoires, des mécènes pour rester à flot. Elle savait qu’elle continuait de parler avec Paul, et à trouver des mécènes. Elle-même en était un, mais n’avait pas vraiment l’occasion de dilapider des fortunes.

- J’ai 43 ans .. je dirais que de manière un peu éparpillé j’y suis resté une quinzaine d’années. Entre le refuge à Washington, les cours, et le refuge, je ne faisais que venir. Et les autres bien sur, mais moins souvent. Je ne pourrais pas dire exactement … il faudrait que je calcule.

Elle pouvait faire une semaine avec le refuge, revenir deux jours, puis repartir encore pour une autre semaine … les déplacements qu’elle avait fait avec stage et tout le reste … Elle savait juste que la première fois où elle avait mis les pieds aux refuges, elle avait 25 ans. Elle avait déjà fait des stages ailleurs … mais … ouais … 15 ans en semaine et mois par ci par là.

- Et c’était dur, mais je savais pourquoi je le faisais, et ce que je faisais à l’échelle de ma petite personne pour la biodiversité et la préservation des espèces alors … On va dire que les moments difficiles je l’ai complété autrement.

« Avec Lawrence qui est un Enoch en rhinocéros, que je câlinais à chaque coup dur, je peux te faire un câlin d’ailleurs? » Elle se dit que la fin n’était pas nécéssaire … et que le début n’était clairement pas mieux … Elle resterait sur cette phrase, s’il voulait savoir elle lui dirait comment compléter la tristesse. Alors qu’elle observa le lac, elle fit une grimace.

- Je comprends l’importance de la recherche, soyons honnête, mais je n’aime pas imaginer les animaux souffrirent ça me rends triste.

Elle fit une moue, parce qu’elle était réellement triste à cette idée … elle avait envie de tous les trouver et les câliner … OUI c’est une méthode comme une autre ! Voilà ! Quand l’homme lui checka la main, elle fit un grand sourire. Elle aimait bien Enoch. C’était validé définitivement … elle l’observa et sourit…Si c’était pas réciproque, elle aurait le syndrome de Noël … Noël avait été une antilope qui la détestait malgré tout l’amour qu’elle voulait lui donner …

Ils finirent par marcher. Cadno grelotta un peu mais essayait de ne pas trainer le pas. Enoch ne reprendrait pas sa veste, et elle ne voulait pas qu’il attrape la mort. Non Non et non. Alors elle allait se dépêcher. Sans quitter Enoch tout de même. Elle réfléchit sur le fait de la mort.

- je pense que j’aimerais pas revenir non plus. Je veux dire après une mort douloureuse. Après, je pense que l’espoir me ferait tenir plus longtemps, je n’ai jamais envie d’abandonner, je ne serais pas comment le dire.

Si elle saigne, qu’elle a ses deux mains sur son torse et colmate la plaie, elle ne voit pas ce qu’elle pourrait faire… alors que même au milieu de l’océan, elle trouverait quelque chose à faire … en tout cas elle aimait à le penser.

- Si je dois me noyer, tu viendras me sauver.

Oui, elle venait de le décider de manière unilatéral, et ça l’a fit sourire.

- En échange, je viendrais te sauver d’une hémorragie !

Ouais, c’était un bon deal. Un donnant-donnant. Cela lui plaisait. D’ailleurs cette rencontre ne lui déplaisait pas tant que ça. Même si tout était un peu étrange … on va dire qu’elle s’en souviendrait … mais ça ne serait pas la première fois, ni la dernière. Elle vit au loin le chalet. C’était un tout petit chalet. Il y aurait pas grand chose, mais assez.

- Enoch, je vois le bout du tunnel !

Elle voulait attraper sa main pour courir et dégourdir ses muscles pour les réchauffer mais elle s’arreta juste avant …C ‘était dur, tellement dur, de ne pas le toucher comme ça. Elle sourit et lui montra à la place le chalet.

- Tu pourras te changer, je vais prendre du bois.

Elle se rapprocha du chalet, à coté des murs et repousse une bâche pour récupérer des bûches. Même si c’est que deux bûches, ça pourrait suffire pour se réchauffer. Elle serait contente d’enlever ses fringues mouillés, enfin.

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# 23.11.21 17:26
And I find it kind of funny, I find it kind of sad

C'est fou, j'ai pas vraiment besoin de chercher les informations sur Cadno, elles tombent toutes seules du ciel. Depuis le début de cette rencontre, j'avais eu du mal à lui donner un âge, je m'étais dit, potentiellement plus âgée, mais de combien ? J'ai donc ma réponse, elle a onze ans de plus que moi, une petite quarantaine. Elle n'a pas du tout l'air du cliché d'une femme dans ces âges là, mariée dans une banlieue insipide avec un ou deux enfants. Peut-être qu'elle en a, des enfants, mais en tous cas, sa vie est loin d'être banale. C'est toujours cool de rencontrer des gens qui ne sont pas des stérotypes sur pattes. Ca redonne un peu d'espoir en l'humanité et la vie en général.

En tous cas, c'est fou de se dire qu'elle a déjà au moins dix ans d'expérience professionnelle de plus que moi dans les pattes. Tant d'années de dévotion et d'énergie au service des animaux de la nature. Ca force le respect. Le mien en tous cas. Elle aurait été trader pendant quinze ans, j'aurais fait la grimace et je me serais probablement désintéressé. J'apprends au passage qu'elle a vécu à Washington, peut-être l'endroit d'où elle vient à la base ? Ce serait pas déconnant, vu son accent. C'est marrant comme elle se perd presque dans les explications, peut-être la passion pour son métier, elle a l'air d'avoir énormément bougé, d'avoir été partout à la fois. Tant d'énergie me donne le vertige. Peut-être que j'en suis encore au stade de larve et que Cadno a déjà éclot en très joli papillon. Je crois que la larvatitude fait partie de ma nature profonde. Heureusement qu'il y a les forêts, les plages, la montagne et la mer pour me sortir de mon lit.

Ca me fait grimacer quand la garde-forestière me dit qu'elle a vécu des moments difficiles mais qu'elle a compensé, son amour de la nature a compensé. J'me sens un peu nullos de chouiner pour tout un tas de choses comme la pluie, le prix des cigarettes, mon pouvoir de médium, le manque de gruyère dans mon frigo, les distances à parcourir à pieds ou l'absence de bonne baguette à Northwhich. Je hoche placidement la tête. Oui Madame. Amen Madame. Il faudrait que j'arrive à exprimer mon admiration pour cette carrière et cette façon de voir les choses. J'ai un peu de mal à former des mots, ça sort comme ça peut.

- C'est ouf.

Réponse constructive s'il en est, je me pince la cuisse à travers ma poche. La ferme Enoch. Pas sûr que ça rende justice à ce que je ressens par rapport à son expérience mais tant pis. Va falloir s'en contenter. J'oserais pas non plus lui demander comment exactement elle a compensé les moments difficiles, évidemment.

Elle aussi grimace en regardant la petite mare et ça m'interroge. Puis finalement je comprends. Ca la dégoûte qu'on fasse sortir les blobfishs de leur milieu pour la recherche. Bah ouais. J'comprends. Je suis assez d'accord avec elle. C'est pareil pour moi, j'suis pas pour en sortir tous les 4 matins. J'imagine que c'est déjà pas facile d'étudier les abysses vu les conditions et le matériel que ça demande, donc forcément ils vont chercher à remonter des trucs à la surface. Je pense. J'y connais pas grand chose non plus. Je hoche de nouveau la tête, un peu plus frénétiquement, d'une parce que j'ai froid et de deux car je veux marquer l'intensité de mon approbation.

- C'est triste.

Mon check tout bizarre l'a faite sourire, c'est déjà ça. Autant sourire quand je me comporte bizarrement, voir les choses de manière positive. Si je peux faire rire plutôt que de faire pitié, je préfère. Je regarde devant moi et me demande combien de minutes se sont déjà écoulées depuis qu'on a commencé notre route vers la cabane. Le soleil est maintenant caché par des nuages et ça me donne juste envie de m'enfouir sous ma couette. Gnnn. Tout comme la continuation de notre conversation sur la mort, qui se dirige plus ou moins vers la question... du retour. Etre ou ne pas être un fantôme en somme. Mais c'est intéressant. C'est vrai que je ne peux pas nier l'idée que vouloir rester, s'accrocher à la vie, même quand on est mort, je peux le comprendre... Est-ce que moi j'aurais envie de revenir tiens ? Juste pour ma grand-mère j'pense. Je pourrais être un sovning rien que pour l'aider et lui tenir compagnie. Mais globalement, je préférerais disparaitre. Rester attacher à un truc dont je ne fais plus partie... Pas mon genre. Et puis, peut-être que la mort recèle d'autres aventures ? Mh. Pas vraiment envie d'y penser maintenant. Mais ce que me dit Cadno est intéressant. Moi aussi je la vois s'accrocher jusqu'au bout. Elle a l'air tellement... Positive. Une alien j'vous dit. Elle aussi a dû mal à s'exprimer en cet instant. Je pense que c'est normal. C'est super dur de parler de la mort. Du coup elle s'en sort avec une pirouette. Ou une roulade ? Enfin en tous cas ça me fait me raidir et regarder intensément le sol. Pas la partie où je dois aller la sauver (même si c'est une très mauvaise idée de compter sur moi pour sauver sa vie, je trouve), mais plutôt celle où elle viendrait à ma rescousse. C'est hyper mignon hein. Mais un peu gênant. Je tire mes manches toutes trempées super fort et roule les yeux de tous les côtés.

- Ah. Ah bon. Ben euh, ok hein, mais j'suis pas forcément le plus qualifié hein. En tous cas j'espère ne jamais être en train de mourir d'une hémorragie euh, c'est pas que je veux pas de ton aide mais, euh, enfin bon, c'est toujours mieux de pas être en train de mourir.

Ouais, globalement, c'est mieux.
Et a priori nous on ne va pas mourir de froid car Cadno m'annonce le chalet, que j'aperçois au même moment. Ca tombe bien vu la noirceur des nuages au dessus des arbres. Ca veut dire qu'on va y rester coincés longtemps ? Si c'est le cas j'espère qu'il y aura à manger. Et pas des trucs dégueus. En tous cas, sûr qu'il n'y aura pas de bière, ce serait trop beau. Tant pis, je me mets à courir vers le petit refuge :

- Yes !

Elle ouvre la porte et prends déjà l'initiative de s'occuper d'un feu. Je vais pas m'en plaindre, je lui fais un signe de tête et file à l'intérieur.

- Merci !

Direction placard, y a trois quatres tenues composées de vieux treillis, de t-shirts délavés, d'énormes chaussettes et de pulls super chauds. Y a même deux caleçons, amen. Je file dans la petite cabine de douche où il y a aussi une serviette, ohlala, je passe sous l'eau brulante pendant de longues minutes et je change en quatrième vitesse. Je fais une boule des affaires sales et la pose dans un coin avant d'aller fouiller la "cuisine". Parce qu'on ne peut pas vraiment appeler ça une cuisine, c'est une bouilloire, une plaque et un évier de fortune. Ok, y a des nouilles instanées, des pâtes, deux/trois conserves et de quoi faire du thé, du café et du chocolat chaud.
Je sors chercher Cadno :

-Tu veux boire un truc chaud ? Manger ?

Même si j'ai très envie d'une raclette ou d'un burger plein de fromage, les ramens instantanés me paraissent pas mal non plus. C'est une composante essentielle de mon alimentation depuis mes 14 ans. J'espère qu'elle aime ça aussi.
Cadno Tywyll
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# 23.11.21 23:21
Promenons nous dans les bois ...
I CAN SMELL THE LEAVES THAT FALL AND BURY THE SOIL


Cadno était de bien meilleure humeur maintenant qu’Enoch était en bien meilleur santé. Cadno avait bien sur sourit pendant leur câlin, et certainement qu’elle avait sourit déjà avant … elle ne remarquait pas réellement quand elle souriait. Mais là en tout cas, elle pouvait dire qu’elle était en train de sourire de toutes ses dents. Elle aimait bien la définition de sa vie « c’est ouf ». Cela lui plaisait réellement. Elle allait en faire son crédo… ou un t-shirt … elle aimait bien floquer des t-shirts, des débardeurs ou des affaires avec des choses qui l’a font sourire. Elle allait faire un t-shirt pour Enoch aussi. Cela pourrait lui faire plaisir non ? En tout cas, elle le nota dans son cerveau bien trop souvent accaparé. Elle le ferait. Elle n’avait pas l’habitude d’arrêter son cerveau.

- Oui, évitons d’être dans une situation de mort imminente, c’est mieux mais sinon je compte sur toi.

Et, même s’il ne venait pas … parce que ça serait pas impossible qu’il ne sache pas ou elle est … elle ne lui en voudrait pas du tout … et même loin de là. Arrivé au refuge était une bénédiction. Elle pourrait même sauter d’un pied sur l’autre. Elle commença par prendre ce qu’il faut pour le feu en laissant l’homme faire ce qu’il voulait.

Elle sourit encore en le voyant détaler comme un lapin vers la douche. Elle pouvait le comprendre et sourit encore en mettant le feu en route. Il faudrait qu’elle prenne le temps de se changer aussi. Alors qu’il était en train de trifouiller dans la cuisine, Cadno arriva à mettre le feu. Elle sourit.

- Oh je veux bien un chocolat chaud et pour manger tout ce qui te tentera, ou que tu trouveras.

Elle avait déjà mangé dans la savane des choses bien pire que des ramens instantanés. Elle n’allait pas mourir pour des ramens. Elle finit par sourire .

- Si ça te dérange pas, le temps que tu le fasses, je vais en profiter pour prendre une douche moi aussi.

Elle n’attendit pas la réponse, et avec un naturel qui pourrait paraître étrange pour plein de monde, elle enleva son t-shirt et prit le tas qu’elle avait préparé pendant que le garçon prenait sa douche. Elle était donc en brassière devant Enoch sans aucune honte. Elle allait se jeter dans la cabine, avant de revenir vers lui.

- Enoch ! J’ai oublié de te dire, merci.

Et elle partit prendre une douche exprès et bien chaude. Elle reviens avec ses affaires pliés, même sale, qu’elle mit à côté de ceux Enoch qui était en boule. Elle sourit encore en se retournant vers lui.

- Hé bien, qui aurait pu penser qu’une promenade dans les bois serait aussi intéressante et vive en émotion…

Elle lui sourit en se mettant en face d’Enoch.

- Tu veux me raconter ce qui s’est passé ? Si tu en as envie bien sûr.

Enoch L. Martin
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# 24.11.21 13:28
I can see behind the door I closed many years ago

Me voilà donc investi d'un devoir de sauvetage d'une femme dont j'avais oublié le nom encore quelques heures auparavant. Que... Quoi ? Décidément, je comprends plus rien à cette journée. Vivement mon lit. De la musique. Une série. Du fromage fondu. Tout pour oublier que Cadno a décidé qu'elle comptait sur moi, ce qui, à mon humble avis, est me donner plus de valeur que je n'en ai. Mais pas le temps de stresser pour le moment, d'une part la situation reste encore très hypothétique, d'autre part, je suis douché, j'ai chaud, ce qui est incroyable, et je vais bientôt manger. Je fais bouillir de l'eau et du lait. Pour les ramens et le chocolat demandé par la quadragénaire. J'esquisse un signe de tête approbateur quand elle m'annonce qu'elle va se doucher, concentré sur le fonctionnement de la plaque électrique. Je vois vaguement du coin de mon oeil qu'elle se désape, et ça me tend légèrement. C'est une marque d'intimité encore un peu plus forte, en plus je trouve que c'est toujours risqué de voir quelqu'un à poil. Je sais pas si c'est la faute à la société ou quoi, mais y a toujours le risque de sexualiser le corps de l'autre et je trouve ça malpoli. J'ai pas envie de sexualiser le corps des autres à leur insu. Surtout s'ils sont en face de moi.

-Hmhm, marmoné-je pour lui signifier que j'ai entendu. Elle peut ranger ses seins et tout son corps dans la douche.

Je sais que je devrais pas en faire tout un plat, c'est un corps, on en a tous un. J'ai déjà vu Cassis à moitié à poil quand elle était plus jeune, mais c'était avant qu'on ne devienne des ados et que tout prenne un autre sens, que la gêne maximale arrive. Ce serait cool d'être libre dans son corps, mais je crois que c'est une utopie. Y a trop le poids de tout dans la peau, les bails de complexes, de désirs, d'identité, de fierté, les relations de pouvoir. Trop dur, je préfère pas essayer.

Enfin elle part vers la douche et je lâche un soupir imperceptible. Ouf. Mais j'entends mon prénom résonner derrière moi et mes dents se serrent automatiquement. Lentement, je me retourne et elle est toujours derrière moi. A moitié à poil. Bordel. Penser à rien, penser à rien. Qu'est-ce qu'elle me veut ? Est-ce qu'elle me drague ? Nah, ça va pas la tête, elle m'a vu faire une crise de panique, ça semble assez improbable. Est-ce qu'elle fait ça juste pour être méchante ou est-ce qu'elle ne se rend pas compte qu'en général, on fait pas ça devant ses inconnus ? J'ai le regard fuyant et je réponds un faible :

- Oui ?

Puis je réalise qu'elle voulait juste me remercier. Sérieux. Ca aurait pu attendre quelques minutes encore Madame Tywyll. Merci de quoi d'ailleurs ? De faire chauffer de l'eau ? L'abus est total. Je fous une main dans mes cheveux pour entortiller une mèche et mes yeux jouent au flipper dans leurs orbites. Parquet, visage de Cadno, pieds de Cadno, coin de la pièce.

- Mais merci de quoi ?

Elle a déjà disparu. Ah d'accord. Peut-être qu'en fait j'ai rencontré un elfe des forêts. Ou genre une ensorceleuse comme dans les contes qui va me faire cuire dans la cheminée ? A ce stade là, tout me parait possible.
Je commence à partir dans mes délires et à imaginer Cadno comme elfe qui se métamorphose en renard sombre et protège la forêt des polluers, chasseurs et autres nuisances, se faisant passer pour garde forestière auprès des promeneurs. Je l'imagine promener plein de petits insectes sur sa main et faire pousser des bébés chênes par la force de sa volonté. Je suis "réveillé" par le "clic" de la bouilloire et remplit les cups en carton d'eau chaude, avant de m'occuper de verser le lait chaud dans des tasses avec masse de poudre brune. Je pose le paquet de sucre sur la petite table basse en face de la cheminée ainsi que deux sets de couverts, les tasses bouillantes et les nouiles. Voilà. Super festin. Je m'assieds par terre dos au feu, un des vieux coussins du canapé sous le cul et étire mes bras en baillant. Ca m'a achevé tout ça, mine de rien.

-Boarrhhh, lâché-je de façon très élégante.

Puis je me mets à souffler sur mes nouilles. Allez, refroidissez, bande de nouilles. Impatient comme un gosse, j'esssaie une bouchée, qui est évidemment trop chaude et me brûle la langue en entendant Cadno qualifier notre rencontre d' "intéressante". Je me rebrûle l'intérieur de la bouche. Chépa. Moi je me serais peut-être contenté de "vive en émotions". J'me serais bien passé de la tronche dans l'eau et de la crise de panique. Bon ok, parler avec elle était intéressant. L'est toujours d'ailleurs, même si elle fait des moves un peu chelous parfois. J'avale quelques nouilles avec des petits "sluuurps" (me demandez pas de manger des ramens proprement, j'ai jamais réussi et puis, il paraît que c'est comme ça qu'ils font au Japon) et la regarde avec de grands yeux de merlan frit, ne sachant que répondre.
Je fous des gouttelettes d'eau chaude partout en reposant ma cup et articule :

- C'est Northwhich faut croire que... Tout est toujours possible enfin, innatendu... Je suis désolé en tous cas.

Je l'ai foutue dans de sacrées emmerdes mais j'ai presque l'impression que ça l'amuse. Dans le toute, je préfère tasser les choses et rester poli. Même si je manque de m'étrangler quand elle me demande de lui raconter ce qui s'est passé. Comment ? C'était pas clair ? Elle a su pourtant, que c'était un fantôme et que je sais pas gérer mon don, nan ? Je plonge mes couverts de façon répétitive dans les nouilles. Quoi dire ? Qu'est-ce que tu veux savoir Cadno ? Je la regarde, perplexe, puis plonge le nez dans ma cup. J'aime bien les formes des nouilles dans leur bouillon, avec les petits morceaux de légumes lyophilisés qui flottent...

- Ben, j'ai vu un fantôme et j'ai eu peur quoi, finis-je par dire d'une toute petite voix.

Maintenant y a plus de feuilles par terre, mais je rêve d'être aspiré dans l'abîme de mon bouillon de ramens instantanés. En plus si ça se trouve elle pense que les médiums sont des dégénérés mentaux et fait partie des gens qui veulent éradiquer les fantômes. On sait jamais comment ces gens réagissent même si je suis pas fondamentalement en désaccord avec eux. Ils me font un peu peur quand même.
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# 24.11.21 20:32
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Cadno était de bonne humeur. Si la créa avait bien compris que le jeune homme allait être gêné par sa nudité, relative, Cadno ne le remarqua même pas. Elle était en brassière. Rien de sexy dans cela. Son corps était en muscle et en peau tendu, elle n’avait même pas une grosse poitrine … en gros, elle savait qu’elle ne serait pas attirante pour l’homme. Pour aucun homme d’ailleurs. Elle était en brassière, et l’été elle passait son temps en croc top et en short … Ils avaient quelques mois pour qu’il s’y habitue alors. Pour elle, il n’y avait aucun moyen que son corps soit sexualisé. Dans la douche, elle n’y pensa pas plus. Et en revenant, elle n’y pensait toujours pas.

Ouais. Elle, elle était totalement aveugle à ce que l’homme avait pu subir par son acte. Elle revient donc, la serviette dans ses cheveux, et les séchant comme elle le pouvait.

- De tout, Enoch.

Oui, elle reprenait la conversation là où elle l’avait laissé sans même une transition. De tout. Elle releva son visage vers lui et fit un sourire.

- De ta gentillesse, de m’avoir fait à manger, et de m’avoir montrer un nouveau lieu que je ne connaissais pas encore.

Elle le précisait parce qu’elle avait toujours l’impression que l’homme manquait des informations pour comprendre qu’elle, elle avait appréciait leur rencontre. Elle s’en voulait un peu. L’homme ne semblait pas avoir un sentiment réciproque au sien. C’était dommage. Elle aimerait bien changer cela. Elle se mit à réchauffer ses doigts. Elle, elle se sentait tout à fait à l’aise ici. D’ailleurs, la modernité du lieu la fit sourire. Elle avait déjà vécu dans des huttes bien moins électrique.

- Ne t’excuse pas. Cela ne me dérange pas. Comme je te l’ai dit, je suis heureuse d’avoir été là à ce moment là.

Elle ne voulait pas penser au pire, mais elle pourrait bien y penser encore souvent. Elle se promit d’amener un médium vers le lac … et de gérer tout ça comme il faut pour le faire passer de l’autre côté ou qu’importe… et faire revenir Enoch pour qu’il se sent à nouveau bien dans la forêt … oui, peut être était elle une elfe de la fôret alors, et Enoch était une selkie. Une créature de la mer qui protège la mer. Oui, c’était encore plus mignon. Elle mangeait sans bruit… tout en souriant.

- Si tu ne veux pas m’en parler, ne réponds pas, mais qu’est ce que le fantôme a dit, ou fait pour te faire peur ? Tu as tout le temps peur d’eux ? Je ne suis pas méduim, je ne sais même pas à quoi peut ressembler une séance de …

Elle prit ses mains en posant sa cup de nouille sur la table pour faire un nuage comme avec de la magie, puis finit par remettre ses mains sur la table. Ici, Enoch pourrait parler autant de fantôme qu’il veut, de ce qu’il lui fait peur, de ce qu’il l’effraie, de ce qu’il aime aussi. Parce qu’elle ne comptait pas le mettre dans les mains d’Annie. Elle observa une horloge au loin. C’était bien la première fois qu’elle laissait Annie aussi longtemps chez elle … Elle parierait pour trois souris dans son lit et de la farine sur ses habits.

- Comme tu l’as compris j’étais plus souvent en Afrique qu’avec le reste du monde, alors je ne connais pas grand chose … il a fallu que je vienne ici pour connaître la différence entre Vakenn Sinn et euh … les autres Sinn ?




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# 25.11.21 18:07
The dreams in which I'm dying are the best I've ever had

Je me refuse à croire que je suis trop pessimiste. La vie c'est dur, faut suer sang et eau, les gens sont pas tendres. Faut pas se faire d'illusions. J'ai connu beaucoup de mépris, de je m'en foutisme, de manipulation, etc. Comme tout le monde je pense, à moins vécu dans un cocon sacrément bien protégé, ce qui me semble improbable. C'est pour ça que mon mental agit tel un petit hérisson conditionné avec Cadno. Je sais bien qu'elle fait tout pour être gentille et prévenante, mais je ne peux pas faire confiance comme ça. J'aimerais, vraiment j'aimerais, j'aimerais qu'elle m'adopte et ronronner sur ses genoux mais c'est pas possible, tout de suite maintenant.
C'est pour ça que je suis à la fois touché en plein coeur et tout perturbé des remerciements de la blonde. C'est tellement simple "merci de tout". Je comprends toujours pas vraiment ce que ça comprend, parce que tout, ça donne le vertige, mais je sens, je crois sentir qu'elle ne dit pas ça au hasard. Elle est assise en face de moi et me sourit. Moi je cligne des yeux, des nouilles sortant à moitié de ma bouche, j'essaie de pas hurler parce que ça brûle toujours, j'ai la gorge qui me fait très mal, mais surtout l'esprit très embrûmé. Je comprends pas qu'on me remercie d'avoir été mal aimable, socialement très inadapté, d'avoir trempé ladite personne, etc. Mais elle n'a pas retenu la même chose, visiblement. Elle dit que j'ai été gentil. Genre, gentil. J'ai pas été méchant mais j'ai pas l'impression d'avoir réussi à être totalement gentil. C'est cool hein. Pour une personne pour Cadno, je veux bien être gentil. Jusqu'à ce qu'elle m'oublie ou en ait marre de moi. Je lui ai "fait à manger", ok, j'ai juste faire bouillir de l'eau que j'ai mis dans des cups en carton cocotte, faut pas s'emballer. Ceci dit, c'est pas comme si je faisais souvent à manger. Je sais faire, si j'y mets le temps et l'énergie, Granny m'a appris. Mais le plus souvent, flemme.

Peut-être que si j'invitais quelqu'un à manger chez moi à manger genre Cadno ou Cassis, j'aurais la foi. Et je mourrais de stress. De toute façons quand je vois Cassandre, on se commande des burgers, des pizzas ou du fish and chips. Ou alors ma mamie nous invite et là, là on sort le haggis, les tartes aux pommes, le boeuf bourguignon, le poisson à la mangue ou le carpaccio de légumes.

Pour le fait de lui avoir montré un nouveau lieu, je veux bien, mais je suis maintenant en total bug, j'essaie tant bien que mal de finir ma bouchée et de réprimer la douleur de la brûlure. Qui sait si elle me referait pas un câlin pour une brûlure à la gorge tiens. J'arrive à avaler mes nouilles et ouvre la bouche de la façon la plus discrète possible -donc pas discrète du tout- afin de tenter d'aérer ma bouche, piquant du nez vers la table pour tenter de cacher mon visage. Je triture de nouveau ma nouriture plusieurs fois avec ma fourchette avant de dire :

- Ah ben... Derien.

Je retriture et maronne de nouveau dans ma barbe :

- Derien...

Elle continue dans la gentillesse gratuite -à moins qu'elle n'essaie de me mettre dans sa poche pour obtenir des faveurs au travail ? Pour que je sois à sa botte ? J'y avais pas pensé avant, tiens- en me disant de pas m'excuser, elle m'a aidé avec plaisir, je sais pas comment on peut faire preuve d'autant d'abnégation.  Je sais pas si j'aurais eu la patience de me rencontrer. Le bonheur d'aider quelqu'un, c'est un vrai truc, ok, mais ce qu'on en retire est souvent moindre par rapport on ce qu'on a investi, et ça s'accompagne de tant de doutes... Ou peut-être qu'il faut juste foncer, comme Cadno. Mais j'peux pas. Y a vraiment trop de choses dans ma tête.

Je décris maintenant des cercles avec ma fouchette au sein de la cup, je regarde dans le vide, pas Cadno, pas les nouilles, juste du gris devant moi.

- Bah c'est gentil.

C'est sorti tout seul, parce que je le pense, et que ça met mon cerveau en mode tout vide, erreur système les gars, je sais pas répondre aux gens comme ça. Je sais pas répondre aux gens tout court.
Il se passe de longues minutes, je finis par relever les yeux, elle mange normalement. Elle sourit toujours. Ca me tend, je me sens oppressé de devoir rendre la pareille, je serre les dents. Je suis bien avec elle paradoxalement, mais une partie de moi-même ne peut s'empêcher d'être en tension, tout perturbé qu'il est par le récent compliment. Et puis la tension s'accentue avec le creusage. Le creusage de trou par Cadno dans mes peurs déjà bien profondes. Faudrait que je raconte ma rencontre avec Jean-José-le-fantôme-relou-du-coin. Pas envie meuf, pas envie. Pourquoi tu m'obliges à faires ça. Splash, splash, splash, tac, tac, tac, ma fourchette fait des allers-retours de haut en bas dans les nouilles. Faudrait éviter de la percer quand même. Ce serait fâcheux. J'ai pas envie de foutre encore plus le bordel. Je prends une grande inspiration.

- Des fois les fantômes ils parlent par images. Du coup ça fait un peu comme des visions. C'est glauque. T'as un mini film d'horreur dans ta tête. Ils parlent aussi, mais ça me fait trop peur quand même. Lui là, Jean-José, le... Enfin. Il est très vieux, il peut plus trop parler. Je veux pas. Je veux pas leur parler, oui, j'ai tout le temps peur d'eux, oui. Je veux juste qu'ils me laissent tranquille.

J'engloutis le reste de mes nouilles d'un coup, avale de travers et tape quelques secondes du poing sur la table parce que ça fait mal, bordel. Je touse. Bon. S'teuplait, m'approche pas, je vais gérer tout seul. Peut-être que si je pense très très fort je vais développer la télépathie ? Mouais, nan, mauvaise idée, j'aurais peur de penser du coup.

J'arrive à capter ce que me dit Cadno entre deux tentatives pour pas mourir, elle sait pas à quoi ressemble un rituel de rattachement ? Bah tant mieux ma vieille, t'as rien perdu, j'te le dis. Je commente pas là dessus, c'est mort. Elle y connait pas donc pas grand chose à tout ça, j'aurais bien aimé vivre en Afrique pour ça tiens. Même si y a des morts en Afrique comme partout. Je hoche vivement la tête.

- Je comprends, je comprends. C'est ok.

Je m'essuie les yeux, car j'ai pleuré sans le vouloir en m'étouffant.

- Si tu veux savoir des trucs sur... ça, tu peux demander à ma grand-mère, tiens.

La folle. Cette femme me tue.

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