I can smell the leaves that fall and bury the soil | Cadno

Oh, tourmenté, oho, torturé

Le... Dragon ? Je m'attendais pas à ça. J'explose tout à coup de rire et projette les dernières gouttes de bouillon sur Cadno. Oh purée. C'est n'importe quoi. Mais je ris. J'oublie les fantômes, les peurs, la gêne se fait toute petite, dans un coin de ma tête. Voir Cadno la tête en arrière qui souffle vers le haut, c'est tellement improbable que c'est juste génial. Ok, je l'autorise à m'adopter. Je ne réfléchis même pas au fait que je viens encore de la salir. Je suis plié en deux, presque allongé sur le sol pendant un instant.

-Grrrouuh, le dragon, ahah.

J'arrive pas à m'en remettre. Je m'essuie la bouche d'un revers de manche, puis les yeux, qui ne font décidément que pleurer involontairement. Pas de problèmes avec dégueulasser les vieilles fringues de refuge. J'ai d'autres préoccupations en cet instant. Comme me calmer, essayer de redevenir normal, si tant est que je l'aie jamais été. Je me demande ce que Cadno va bien pouvoir dire à ça. Peut-être qu'elle sera ravie, ou que ce serait l'affront de trop et qu'elle me jettera dehors d'un coup de pied aux fesses bien mérité. Je reprends mon souffle. Ohlala, ça fait du bien de temps en temps. Je vais peut-être le regretter par la suite pour m'être tapé une honte de plus, ou alors peut-être que j'en suis plus à ça près, à présent. Et puis, elle vient de me dire que quand elle peut aider les autres et être gentille, elle le fait. Tout va bien alors, non ? Moi aussi j'essaie. Mais je crois que je n'y arrive pas aussi souvent que Cadno. Enfin, j'en sais rien, c'est une supposition, puisque c'est la première fois que je la vois interagir avec quelqu'un. Non, la deuxième, on s'est vus au boulot, mais je n'avais pas pensé à l'observer plus que ça.

Ma subite bonne humeur se tasse finalement assez rapidement, puisqu'il faut parler de ce foutu don, répondre aux questions pour essayer d'être aimable et gentil, justement. Elle s'est plus intéressée aux animaux qu'aux morts dans sa vie -et à raison !-, elle ne sait pas comment tout ça fonctionne. Je m'en passerais bien aussi d'ailleurs mais eh. Tiens d'ailleurs, pensée qui me traverse l'esprit, pourquoi n'y-a-t-il pas de fantômes d'animaux ? Peut-être qu'il y en a mais qu'ils n'arrivent pas à rentrer en contact avec nous ? Je voudrais pas parler à l'âme d'un chien abandonné sur la route des vacances, ça me rendrait trop, trop triste. Brrr. Mieux ne pas penser à ça. Sauf que maintenant j'ai vraiment l'image en tête. Pff. Esprit de merde, parfois. M'enfin bref, le chien mort reste dans ma tête tandis que Cadno m'interroge sur les façons de repousser les fantômes, contrôler son don en quelque sorte. Mwéééé. Nan. J'ai déjà lu des articles là dessus - assez peu parce que je suis un peu dans le déni de mes problèmes - et on tombe soit sur des trucs bidons, soit des groupes assez extrêmes, ça donne pas très envie. La blague sur pokémon me fait légèrement pouffer de rire et allège l'ambiance. Ce serait franchement cool. Tiens d'ailleurs, ça fait longtemps que j'ai pas joué à Pokémon GO. Ni à Pokémon tout court d'ailleurs. Il faudra y remédier. Peut-être ce soir sous ma couette avec Kaamelott en fond.

Du coup je secoue la tête.

- Nan, pas que je sache. Soit c'est bidon, soit c'est dangereux. Faudrait peut-être que je me rapproche de The Living Society pour savoir mais ils me font peur un peu.

Je suis pas le seul, c'est sûr et certain. J'ai jamais parlé à d'autres personnes comme moi, mais ça se sait. Il y en a qui feraient tout pour s'en débarrasser, ou le diminuer. Il y a même des hôpitaux qui proposent des genre de thérapies, mais ça se rapproche plus des thérapies de conversion pour personnes homosexuelles en fait, autant dire, de la torture qui consiste à t'obliger à devenir qui tu n'es pas. C'est tellement ancré, je pense que ce serait comme s'arracher un membre, virer ce don. Un membre grangréné, dans mon cas. Ce serait douloureux, mais ça faudrait le coup. Peut-être. Je préfère pas y réfléchir. C'est impossible, point. Si un jour les médias annoncent qu'on a trouvé un remède miracle, on verra. Je pourrais lui dire que la drogue, l'alcool, ça te permet de t'évader, que c'est un peu illusoire, mais mieux que rien. Mais ça parait tellement évidement, c'est tellement douloureux tous ces échos pour moi que je pousse le sujet sur le côté, si elle veut des détails, elle demandera. J'ai pas envie d'être nostalgique non plus. C'est dangereux, c'est le fil d'un rasoir.

Cadno accepte de s'en remettre au savoir de Granny et je hoche la tête en sirotant mon chocolat chaud. C'est la chose la plus sage à faire et de plus, elle lui apprendra un milliard de trucs sur la ville et ses environs. Plus ça va, plus j'ai l'impression que les deux pourraient merveilleusement s'entendre. J'espère être là quand la rencontre se fera. J'achèterai du pop-corn beurre-caramel et je les écouterai parler. Ce sera merveilleux.

Entretemps, elle aussi a fini ses nouilles et regarde par la fenêtre. Il pleut. Ca n'a pas loupé. Je lâche un soupire. Ok. C'est joli quand même la pluie. Peut-être que j'aurai la foi de me couler un bain en rentrant. J'me sens crevé, je voudrais déjà être rentré. Bon allez. C'est que quarante minutes de marche, max pour être à l'appart. Quarante-cinq, peut-être. Allez Enoch, motivation. C'est le bon moment d'y penser, d'ailleurs, car Cadno me demande si je veux rentrer. Oui. Je le veux. De tout mon être. Beaucoup trop d'émotionsn pour une matinée. Je jette un oeil à mon portable, il est un peu plus de midi. La garde-forestière propose déjà qu'on dorme ici. Eh on est pas en haute montagne ! Je la regarde d'un oeil amusé. Elle aime peut-être tellement l'aventure et les arbres qu'elle se sent l'envie de faire du camping tout à coup. Une autre fois, peut-être. Genre l'été. Genre pas après m'être fait aborder par un fantôme. Voilà que je me mets à m'imaginer les fantômes dans la rue comme des gros harceleurs qui feraient "Eh m'sieur le medium, t'es charmant, ça te dit un peu de spiritisme ? Un rituel de rattachement ?". Voilà qui me fait ricanner dans ma barbe. J'empile les deux cups de nouilles vides et me lève pour faire bonne impression et nettoyer ce qu'on a sali.

- J'aimerais bien rentrer chez moi. Il est à peine plus de midi, on devrait s'en sortir pour rentrer non ?

A moins qu'il y ait un monstre affreux qui rôde dans les parages une fois le soleil à son zénith, j'sais pas moi. Tout est possible à Northiwich, j'ai dit. Tout. Mais s'il vous plait, laissez moi rentrer pour devenir un burrito dans ma couette. Alleeeeez.

HRP - Tié crueeeelle.

Et sur le fil, il faut tenir en équilibre

Peut-être que Cadno s'ennuie ? Il y a des gens qui ont besoin du contact humain permanent. La voilà qui serait même prête à aller voir les tordus de la Living Society pour mes beaux yeux. Ou quoi que ce soit qui lui plaise chez moi. C'est possible que ce soit même pas moi, mais simplement le fait que je sois un être humain ou un être humain en difficulté. Il y a des gens qui adooooorent les êtres humains en difficulté. Je crois qu'on appelle ça le syndrôme du sauveur. Psychologie de comptoir, bonjour. Je porte ma tasse à mes lèvres en la regardant, un sourcil levé. Oui, pourquoi pas. J'ai pas cent cinquante questions en vrai. Comment peut on atténuer ou se débarrasser de ses capacités de médium ? Et voilà. Je suis pratiquement sûr à cent pour cent qu'ils n'ont pas de solution mais, si Cadno y tient vraiment, elle peut aller demander. Peut-être que le sujet l'intéresse, globalement, vu que tout ça est nouveau pour elle. C'est peut-être sa façon d'essayer de s'intégrer, vu qu'elle n'a pas l'air de connaître masse de monde ici et qu'elle vient des Etats-Unis.

- Pourquoi pas.

Je veux pas l'encourager à se décarcasser pour moi non plus, qui sait comment sont ces gens là. J'ai peur qu'ils soient comme mes darons en plus hardcore.
Et je ne souhaite pas spécialement à la quadragénaire de rencontrer mes parents. Peut-être qu'elle trouverait une façon de les apprécier quand même, tiens. Un peu comme moi je le fais. Ils sont relous, mais j'les aime.
Bon. C'est pas tout ça mais je voulais rentrer chez moi. Ma chambre, ma couette, tout ça. Sauf qu'il y a un bug. Cadno c'est l'opposé de moi. Cadno ne veut pas rentrer chez elle. J'entoure ma tasse de mes mains en me mordillant la lèvre infieure. Ah. J'avais pas prévu ça. J'ai tendance à voir par mon prisme, à penser que tout le monde est bien chez soi, dans son petit cocon. C'est pas vrai en fait. Y a des gens qui préfèrent l'aventure, l'extérieur, les gens. Tout le temps, tous les jours. Un mystère mais ok. Je conçois. Je me tortille sur place. Oui mais MOI j'ai envie de rentrer. Je veux pas que tu t'excuses, Madame, mais quand même, je veux mon nid douillet. Si j'étais fou ou si je la connaissais mieux je lui dirais "ben t'as qu'as venir squatter chez moi, perso je vais m'endormir devant une série comique". Par exemple, je pourrais dire ce genre de truc à Cassis. Mais là ça me gênerait trop. Une quasi inconnue dans mon appart en bordel alors que je me mets en mode vulnérable, c'est non. Une prochaine fois peut-être, Cadno, peut-être que je pourrais lui proposer une soirée pizza-pop-corn-film. Je suis sûr qu'elle aurait des super commentaires à faire.

- Méeuh, non, t'excuse pas, c'est moi qui suis, enfin, voilà, je suis un peu fatigué et... Voilà.

Pour éviter de croiser son regard, je me mets à ranger la cahute. Tiens, ce sera ma bonne action du jour, à défaut d'avoir invité une étrangère dans mon chez-moi. Pendant ce temps, la garde forestière met nos affaires mouillées dans des sacs plastiques -habile, j'avoue, j'y aurais pas pensé- et assez rapidement, l'endroit a retrouvé son état initial, ou presque.
Je baisse la tête comme un enfant penaud, m'approchant de la porte. Je m'en veux de ouf d'être égoïste à ce point, mais je peux juste pas. J'ai envie de l'emmener chez ma grand-mère pour qu'elle s'occupe d'elle, ce serait la meilleure solutions. Elles pourraient devenir amies en un rien de temps.
Je dis pas que je pourrais pas devenir ami avec elle. Mais il me faudrait plus de temps. Des cours d'escalade, des soirées malbouffe, bières et chips devant ma télé. Et avec un peu de chance, ça va se réaliser parce qu'on va se recroiser -la ville est pas si grande et on travaille dans des domaines qui sont en relation-, qu'elle va me contacter, tout ça.

Je sors un tout petit :

- Go ?

Aaaarh, mais c'est super relou !!! Pourquoi mon égoïsme est-il doublé d'empathie ? Ca n'a pas de sens. J'aimerais bien n'en avoir rien à faire des sentiments de Cadno mais non, j'me sens coupable. P'tain. Il est où le SAV de moi ?
Pfffff. Ceci est un long soupir mental.
On sort et on repart en sens inverse, je regarde consciencieusement mes pieds, les mains dans le dos. Je sais pas quoi lui dire. Que promis la prochaine fois on fait une soirée pyjama ? Il parait que le ridicule ne tue pas. J'y arriverai pas. J'arriverai pas à faire le premier pas pour la prochaine fois, donc quelque part, j'espère vraiment qu'elle va le faire et que ça ne comprendra aucune rencontre fantômatique. Ouais. Ca pourrait être chouette.
J'traine des pieds. S'teuplait, envoie moi un signe que tu m'en veux pas, je déteste la culpabilité.
J'lui proposerais bien une cigarette de la paix mais tout mon tabac est foutu. Pis si ça s'trouve elle fume même pas. Rho. C'est quoi ces gens qui prennent soin de leur santé ?

HRP - Ouais ouais ouais on dit ça

Won't you come see about me ?

Il pleut, mais pas trop, c'est pas une grosse averse quoi. Un genre de crachin écossais, un peu plus puissant de celui de Bretagne, en gros. Du coup, c'est pas désagréable de marcher comme ça, tranquilou avec Cadno, jusqu'à la sortie de la forêt. Ca me laisse le temps d'éclaircir mes pensées, de me recharger encore une fois ce l'air empli de l'odeur de l'humus et des feuilles mortes. C'est cool, marcher sans parler, juste l'un à côté de l'autre, même si au fond de mon ventre, il y a toujours cette petite pointe de culpabilité. Je lui jette un regard en biais. Que pense-t-elle ? Est-elle déçue par moi ? Imagine-t-elle ce qui l'attend quand elle rentrera chez elle -quoi que cela puisse être- ?

Je finis par avoir une partie de réponse quand elle me demande mon numéro. Un sourire m'échappe, mon enfant intérieur sautille. Yes, elle n'est pas fachée, elle veut même mon numéro ! C'est pas souvent que je suis enthousiaste à l'idée de contacts humains, alors raison de plus de se réjouir. Un autre fois, quand j'aurais dormi et maté des séries tout mon saoûl, oublié les fantômes, ce sera bien. Elle se montre tellement précotionneuse, c'est adorable. Mais non, ça va, mon numéro de portable je me fiche un peu de le donner à droite à gauche, je ne considère pas ça comme une intrusion dans mon intimité. Ca reste à distance, je peux répondre quand je veux. Je peux muter les appels. C'est confortable.

- Oui bien sûr, tu as ton portable avec toi ? Je peux te le dicter ?

C'est assez rare les gens qui sortent sans leur téléphone mais pourquoi pas après tout, pour se déconnecter de la réalité. C'est pas comme si elle partait dans un endroit dangereux ou à la tombée de la nuit. Sinon, faudra trouver un papier pour noter, ou elle peut me donner son numéro et moi je l'appelle, comme ça elle aura le mien.
On continue d'avancer, et Cadno de me rassurer. Franchement, ça m'étonnerait qu'elle n'ait pas d'enfants. Elle se conduit comme une mère, ça a un côté un peu agréable. Ou peut-être que justement, elle fait un transfert parce qu'elle n'en a pas ? En général, une femme de plus de quarante ans sans enfants n'en aura jamais, parce que la biologie c'est nul, la société aussi. Si on se revoit, j'en apprendrai peut-être plus sur sa situation familiale.
Tout ça pour en venir au fait qu'elle a détecté mon malaise et qu'elle essaie de me rassurer, me disant qu'elle aussi est fatiguée, qu'elle apprécie ma compagnie et qu'elle ne veut pas que les belles choses finissent. Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi dythirambique. Encore et toujours trop gentille. J'ai du mal à imaginer en quoi ma compagnie est appréciable, peut-être en voyant la chose d'un angle comique ? Ouais, c'est sûrement ça. Un pauvre type qui fait une crise d'angoisse, tombe dans l'eau, est tout gêné de se faire prendre dans les bras, s'étouffe et se brûle avec ses nouilles instantannées, explose de rire à une imitation de dragon. Je ris un peu, gêné. Je sais pas quoi dire à ça, que moi aussi, j'aime sa compagnie, ce serait vrai, mais un peu forcé, c'est trop tôt pour moi. Je me contente de dire :

- Ok... On fait comme ça, on se revoit bientôt.

Et cette fois-ci j'éviterai de tremper toutes nos fringues. Cette perspective me donne un peu de courage et d'énergie, tout comme l'imitation de Dora l'exploratrice offert par Cadno. Je pouffe de rire. Toujours plus. Comme quoi on peut être quadragénaire et avoir encore ses références d'enfant, j'aime beaucoup. Ca me rassure un peu quant à l'avenir, je serai pas obligé de devenir un vieux con, je peux passer encore au moins une décénnie avec ma maturité actuelle, mes blagues pourries et mon absence d'ambition. Ca me va. Allons-y alors, continuons ce petit bout de chemin dans la forêt, pour conclure cette rencontre... Haute en couleur. Voilà ce qu'on dit, quand on est ringard.

On repasse devant la cascade, tout y est calme, je souffle doucement. Puis nous nous rapprochons de l'orée de la forêt et je me sens un peu divisé entre la légère tristesse de notre séparation et le soulagement de retrouver mon nid douillet, mon bordel, mes provisions de chips et café. Ouiii. L'enfant intérieur -doublé d'un ado ronchon- sautille.
Cadno conclut notre route par un mot positif, encore. Que quelqu'un canonise cette femme, c'est plus possible là. Mais je souris. C'était pas cent pour cent agréable du début à la fin pour moi, mais je dois bien admettre qu'il y a eu des bons moments. Qu'au final c'était une chouette rencontre, même si je vais en être mortifié pendant plusieurs jours à commencer par durant mon trajet retour, où je vais me bouffer les lèvres et les ongles en repensant à tout cet amas de ridicule accumulé en quelques heures. Ohlala. Vite, l'attention sur autre chose. La parole.

- Oui. Enfin, à part le... voilà, t'as compris. Y avait quand même des bons côtés.

C'est mon maximum là. Je souris à Cadno et je hausse les épaules, les mains plongées dans mes poches. C'était un peu chouette. J'espère qu'on se reverra vraiment. Maintenant je vais aller décéder. Bisous.

- Bon ben, rentre bien alors. A plus !

Je fais un léger signe de la main en me détournant d'elle pour commencer mon chemin jusqu'à la ville, direction Westside, le cottage, mon oreiller qui send le tabac froid, le chocolat trop sucré et le sommeil, mon plaid fluffy, ma chouette un peu sale à force de grignoter dedans mais si chaude, et mon PC adoré, le Roi Arthur, Perceval, Karadoc. Ah, bordel. La vie.

Promenons nous dans les bois ...

I CAN SMELL THE LEAVES THAT FALL AND BURY THE SOIL

Cadno sourit en évitant les éventuelles racines qui jonchaient le sol. Elle sauta par dessus plusieurs d’entre elles. Même si elle n’avait pas peur des salissures, elle n’avait pas envie d’abîmer ceux là. Elle se rapprocha. Secouant, doucement la tête, elle sourit.

- Je n’ai pas pris mon téléphone, mais tu peux le dire à voix haute, je suis sûr de pouvoir le retenir.

Cela ne serait pas la première fois, ni la dernière d’ailleurs, qu’on lui donnerait une information à retenir ainsi. L’homme lui donna son numéro de téléphone et elle le répéta plusieurs fois dans son esprit. Elle l’avait maintenant validé dans son esprit. Elle sourit.

- Quand je rentre, je t’envoie un message. Comme ça, tu l’auras aussi.

Elle fit un nouveau sourire en se répétant une nouvelle fois le numéro de téléphone donnait par l’homme. Elle connaissait un certain nombre de numéro par coeur. C’était assez étrange, elle n’arrivait pas à se souvenir de formule mathématique, de théorème, ou tout ce qui était autour des mathématiques … mais les numéros de téléphone si. Un petit pouvoir bien utile quand on a les mains prises.

- Il y a toujours des bons côtés dans une histoire, il suffit de chercher un peu.

Bon… on lui avait déjà mis dans le nez « et la deuxième guerre mondiale, il est où le bon côté ? »… Le bon côté de cette guerre, c’est qu’elle soit fini. Mais peu de monde appréciait la réponse… cependant, il fallait avouer qu’elle ne serait pas quoi dire d’autres. Si c’est fini, c’est bien voilà. Et elle avait aucune envie d’arriver au point Godwin maintenant.

- Rentres bien Enoch.

Lui dit elle en retour alors qu’il partait. Elle se mit à envoyer ses bras derrière son dos pour les pousser, les craquant. Elle arriva vers la maison et ouvrit la porte pile pour recevoir un pot de farine sur le torse qui éclata un peu partout. Super.

- Welcome Home Cadno…

Au loin, elle entendit un ricanement venu des enfers. Elle soupira. Puis elle sourit. Après tout, elle avait un peu confiance en l’avenir, elle y arriverait … et l’idée d’avoir un nouvel ami la mettait en joie.

FIN - Encore merci pour ce jeu !