Perdu dans les bois (avec Maximilien)

- Marchons gaiement vers notre champ de bataille ♫

Cadno était en train de chanter ce matin là… elle chantait tout simplement pour se détendre l’esprit… pour ne plus penser à rien … elle chantait parce que ça lui faisait du bien au moral… Elle chantait parce qu’elle avait fait un rêve particulièrement cool cette nuit, sans bien sur se souvenir de quoi que ce soit.  Elle avait juste l’impression, énorme, qu’elle pourrait passer les évènements de la ville, sans jamais y être impliqué. Elle ne voulait pas être impliqué dans des agressions, être agressés, ou risquer de perdre son fantôme… Mais, son rêve lui avait donné l’impression qu’elle ne serait pas dans tout ça… pourquoi l’attaquer elle, alors qu’elle venait d’arriver ? Et qu’elle ne se mêlait pas du tout à la guerre d’opinion sur les fantômes.

Sauf que voilà… dans ce qu’elle pensait, elle oublia une certaine petite fille, devenu un démon depuis sa revenu dans le monde … Cadno ignorait comment … mais Annie avait réussi à enlever toute l’eau chaude de sa douche … elle en tombant dans la baignoire, hurlant de douleur et de froid… Elle finit par se doucher avec de l’eau aussi froide que la mer du Titanic, tout en râlant.

Sortant de sa douche, elle mit un pied sur le sol avant de hurler à nouveau. Une nouvelle substance gluante y était étalée sur le sol. Cadno ne voulait pas savoir ce que c’était. Elle ne voulait vraiment pas savoir. Se dépêchant de sortir, de s’essuyer et de se rhabiller … Elle finit par fuir, à nouveau, ce manoir délabré qui était maintenant à elle. Elle finit par fuir cette héritage empoissonnée … elle fuit tout simplement un fantôme mort depuis trop longtemps, et qui avait trop eu la vie d’une princesse sans en avoir le titre.

Elle mit basket, casquette, débardeur et finit par marcher.  Courir. Marcher. Elle pouvait bien marcher des heures, elle, sans soucis. Elle ne vit pas le lever du soleil alors qu’elle était en train de ruminer sa rage. Elle ne voulait pas « être en colère ». Ce sentiment, elle le connaissait pour l’avoir déjà ressenti … mais jamais rien d’aussi « petit » que cela. Elle n’était, normalement, pas en colère juste pour deux trois farces d’une enfant.

Si seulement il n’y avait eu qu’un ou deux farces. L’enfant ne s’arretait jamais. Elle ne dormait pas d’ailleurs, ce qui lui permettait de piéger les pièces de la maison et ses habits dans la plus grande impunité. Au bout d’une semaine et demie dans cette ville, avec ce monstre, Cadno commençait à se demander si elle ne pouvait pas la vendre, ou la donner, ou juste l’envoyer loin. Bien sur, elle ne voulait pas lui faire du mal …mais dans la colère, cela lui faisait du bien de penser à ce genre de chose. Après avoir marcher encore, sauter des zones privés ou non (elle ne savait pas elle ne connaissait pas très bien l’endroit), elle finit dans un trou de verdure, sans dormeur du val, ce qui lui permit d’exprimer enfin ses différents opinions sur les fantômes.

- Foutu putain de fantômes de merde de ….

Elle rajouta quelques gros mots qui sont dans des dialectes qu’elle avait appris pendant ses voyages humanitaires en Afrique pour la plupart. Rien que le ton utiliser, on pouvait comprendre que ce n’était pas des compliments.

- Cela ne devrait pas exister, cela ne devrait pas exister.

Elle … elle parlait des démons sorti de l’enfer sous la forme d’une petite fille … Le reste du monde pourrait croire, alors qu’elle parlait juste avant des fantômes, qu’elle parlait … et bien des fantômes.

Cadno sursauta. Elle ne s’était pas attendu à voir le jeune homme derrière elle. Elle l’observa un instant sans lui répondre, réfléchissant si, oui ou non, elle l’avait déjà rencontré. Cela ne lui disait rien, mais elle avait été tellement déconcentré dernièrement que peut être … Peut être l’avait elle déjà rencontrer … elle ne pouvait pas le dire. Il fallait vraiment qu’elle arrive à se concentrer sur tout.

- Par … pardon

Dit-elle en rougissant. On pouvait la voir en train de se changer, on pouvait la voir quand elle ne comprends pas, ou quand elle était en train de se concentrer, elle ne rougissait pas … mais se faire attraper en train de dire des jurons méchants ne pouvait que la faire rougir… elle n’avait pas l’habitude d’être … et bien comme ça. Elle pencha la tête, à l’instar d’un enfant que l’on aurait retrouvé avec la main dans le pot de chocolat et la bouche déjà marron des victimes de sa gourmandise. Elle réfléchit à comment lui répondre, et puis elle se dit que l’honnêteté fonctionnait le plus souvent, alors …

- J’ai … hérité ? D’un revenant. Une enfant qui a dix ans depuis maintenant douze ans… et elle ne me supporte pas … elle essaie toujours de me faire des crasses, cependant je suis la seule qui peut « s’en occuper ». Alors elle me rends chèvre, et je suis obligé de venir crier ma haine envers le monde ici.

Elle ne pouvait pas décrire la tristesse qu’elle avait quand toutes les personnes qu’elle rencontrait lui jeter CE regard… mais si vous savez CE regard qui veut dire qu’elle exagère un peu, et que ce n’était pas forcément un démon. Annie ressemblait à un ange avec sa bouille de mignonne, mais Cadno savait qu’elle était au moins la fille de Lucifer, si ce n’est la diable lui-même … et elle n’était même pas chrétienne !

- Je suis désolée. Je ne savais pas que c’était votre terrain, j’ai juste marché là où les pas me mènent sans réfléchir pour m’éloigner de ma … demeure …

Elle avait grimaçait en disant cela. Elle avait hérité du manoir de Faolan en même temps que d’Annie… mais elle ne pouvait pas voir la demeure comme sa maison, pas encore … pas avec un démon qui essayait de la noyer dans son bain… Elle tendit sa main vers l’homme.

- Je suis Cadno Tywyll, héritier des Faolan et nouvelle garde forestière.

Les Faolan, de ce qu’elle en avait compris, avait réussi à se faire oublier de la population… Ils vivaient dans leur maison, allait faire leur course, mais ne se mêler pas du tout au village s’ils n’en avaient pas l’absolue nécessité … aussi était il des parents contreverser pour avoir ramener leur enfant de dix ans à la vie. Et pendant leur emprisonnement désiré, ils n’ont pas su que tout le reste de la famille se faisait décimé… ne laissant comme unique héritier de toutes leurs possessions qu’une lointaine parente américaine.

Cadno respirait un peu. L’homme semblait bienveillant. Il ne semblait pas lui en vouloir … elle n’était pas sur de comment elle aurait réagit s’il avait eu de l’animosité dans sa voix. Peut-être aurait-elle éclater en sanglot ? C’était une possibilité en tout cas. Elle sourit à l’homme en passant sa main sur sa nuque dans un geste évident de détresse et de gêne.

- Je suis sur qu’elle doit avoir de bonne qualité, mais je ne les trouve pas. Toute sa famille immédiate est morte. Parents, Oncles, Tantes. Et comme de mon côté aussi, ils ont été obligé de remonter sur cinq générations pour nous trouver un lien de parenté.

Son arrière-arrière-arière-arrière grand mère était la soeur de l’arrière-arrière-arrière-arrière grand-mère d’Annie. Leur lien ne pourrait pas être considéré comme important, et on aurait certainement pas chercher Cadno si la revenante aurait été humaine. Comment pouvait-elle le savoir ? Hé bien quand les parents de Cadno sont morts, on lui avait dit qu’elle n’avait plus aucune famille. Personne n’avait cherché. La revenante, et la fortune qui allait avec elle, avait eu de quoi faire les recherches pour la trouver elle.

Cadno n’était pas pauvre. Elle était aisée même sans l’héritage. De plus, elle avait l’héritage de ses parents qu’elle n’avait jamais touché, et l’héritage de son tuteur qu’elle ne toucherait pas plus. Avoir un nouvel héritage lui avait donné un goût de redondance dans la bouche. Elle soupira.

- Pour elle, ce sont des blagues qui ne risquent rien. Je veux dire, elle est une revenante, elle ne risque pas de mourir en tombant dans les escaliers… mais quand j’essaie de lui expliquer mon espérance de vie, elle rigole en disant que je suis faible. Je suis pas faible, juste humaine. J’ai même pas le bonheur d’être médium pour dire la comprendre.

En Amérique, les fantômes étaient moins monnaie courante qu’ici… peut être parce que les américains étaient moins tenu par leurs passés ? Elle ne pourrait pas le dire. Elle savait juste que dans cette ville, il y avait bien plus de revenant que là où elle vivait avant, et bien plus qu’en Afrique. Elle n’en avait vu aucun en Afrique. Elle sourit quand il parla des animaux.

- J’aime les animaux sauvages. Ce n’est pas un cheval qui me ferait peur. Je me suis déjà occupé d’un rhinocéros une fois qui n’aimait pas les humains, il m’a envoyé son reste de corne dans les flans… J’arrive même pas à être heureuse qu’il n’aie pas réussi à me faire mal vu ce qui lui aie arrivé.

Lawrence, était le nom du rhinocéros adulte qui avait été pris en charge par l’association. On lui avait coupé les cornes à ras et laissé pour mort à côté d’une zone de sauvegarde du refuge. Bien sur, tous les soigneurs avaient tous fait pour le sauver, mais quand il s’était réveillé … et bien il n’avait pas apprécié de se voir entourer d’humain… les mêmes formes qui avaient failli le tuer. Alors il avait chargé de manière déséquilibré vers Cadno. Elle avait fait un petit vol plané, mais sans corne c’était moins douloureux que s’il aurait eu son appendice ..; elle serait même peut être plus là pour le dire.

- En effet, je vis là. Pour le moment en tout cas. Je suis enchanté de te rencontre Maximilien. Cela ne te dérange pas qu’on se tutoie et s’appelle par nos prénoms ? Je trouve ça plus agréable, mais ce n’est pas un manque de respect pour toi de ma part.

Elle sourit encore. En Afrique, ils étaient assez peu d’humains, pour le nombre de bestiole à sauver, pour que personne ne se formalise des prénoms et du vous… d’ailleurs, naturellement c’est amicale. Cadno avait un peu de mal à faire autrement maintenant … et si aux Etats-Unis elle se fichait de vexer qui que ce soit, car elle savait qu’elle ne resterait pas assez… Elle ne pouvait pas se le permettre là.

- cela serait avec plaisir si tu as du temps à m’accorder de visiter la partie de la foret que tu connais. Cela me permet de faire une carte topographique mentale avec des données humains.